Ce bref essai de
Jean-Bertrand Pontalis reflète son double intérêt de psychanalyste et de lecteur lambda pour le fait divers criminel. En sa qualité de philosophe-psychanalyste, il étudie toutes les formes de violence, depuis celle ordinaire de la rue consistant pour de nombreux passants à ignorer, néantiser les autres – en bousculant, fermant une porte au nez, hurlant dans un téléphone -, jusqu'à la violence institutionnelle du crime politique ou des exécutions légales. J'attendais donc de cette lecture un regard de spécialiste et au moins une tentative d'explication de la perturbation et de la fascination produites par le fait divers, du mystère du passage à l'acte, ou de l'énigme du crime passionnel.
Il n'en a rien été.
Jean-Bertrand Pontalis se livre à une excursion brouillonne, une brève exploration sans plan de vol et sans instruments de navigation parmi ses souvenirs personnels – visites de musées, spectacles, films -, ou évoque quelques bonnes feuilles de Détective ou de Faites entrer l'accusé. Il passe allègrement des grandes meurtrières de la mythologie à Violette Nozière ou aux soeurs Papin, sans cohérence, sans fil conducteur, sans grand intérêt pour le lecteur, je suis au regret de le dire.
Au final, une lecture que l'on peut faire, ou pas. Je note également que lorsqu'il raconte l'histoire de Pauline Dubuisson, l'auteur précise qu'
elle s'est suicidée en prison. Il n'en est rien. Pauline a été libérée et a cru brièvement, bénéficier du droit à l'oubli à Essaouira au Maroc où elle repose anonynement face à l'océan dans le cimetière musulman. Cette erreur biographique regrettable traduit le manque évident de recherches élémentaires.
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