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Critique de DETHYREPatricia


Petite déception pour le troisième opus de cette trilogie, d'où des étoiles en nombre inférieur par rapport aux deux autres tomes.

Cette fois, l'action se déroule en 1983, principalement à Rome et au Nicaragua, mais aussi dans l'espace (via le chronoviseur : leur invention leur permettant de remonter dans le temps et de "voir" par écran interposé ce qui s'y déroule).

Certes, j'ai eu toujours le même plaisir de retrouver les principaux protagonistes : le père Ernetti, Natacha Yadin-Drori, l'espionne archéologue, ainsi que le pape Jean-Paul II, mais là, j'ai eu bien du mal à accrocher. Non pas que l'éventualité que des aliens nous contactent de leur lointaine galaxie (ici située à 12 milliards d'années-lumière) ne soit pas possible, mais bien plutôt qu'ils laissent un message spécifiquement adressé à Ernetti, lui intimant de "prendre garde". La fiction a ses limites.

Bon an, mal an, j'ai suivi le propos de l'auteur. J'ai aimé les voir accompagnés de nouveaux protagonistes : Alfonso Varela (astrologue nicaraguayen) et Stephen Hawking (physicien théoricien et cosmologiste britannique 1942 -2018) en guest star, pour leur permettre de comprendre toutes les subtilités de la création du monde et du système planétaire, mais aussi toutes les arcanes de la physique quantique et de ce que l'on appelle le "multivers". Définition : en physique, l'hypothèse du multivers (appelé aussi « univers multiples ») est un modèle cosmologique dont l'une des fonctions est de résoudre le problème de la mesure quantique, dans le cadre de la physique des particules élémentaires. Vous comprendrez donc pourquoi il faut s'accrocher !

Car, mandatés par Jean-Paul II, le père Ernetti, Natacha et Alfonso auront cette fois la lourde tache d'entrer en contact avec ces aliens pour comprendre la finalité de leur message. Mais c'était sans compter un dérèglement (opportun ?) du chronoviseur. Celui-ci s'emballera et dépassera la fameuse limite temporelle au-delà de laquelle il y a danger, limite assignée par les aliens eux-mêmes.

Donc, vous l'aurez compris, cet opus est moins spirituel que scientifique. Quoique... Puisque pour Ernetti et Natacha ce sera l'occasion privilégiée de remonter aux sources de la création du monde et de vérifier (ou d'infirmer) qu'un Dieu était (ou pas) aux manettes de cette création.

Donc, en tant que lecteur, on apprend pas mal de choses sur l'évolution du système planétaire, la survenue de la vie sur Terre, les conditions de la destruction de certaines espèces animales, la physique quantique, etc., et même si cela demande un peu de concentration, c'est intéressant. Là où cela se corse, c'est lorsque vient s'ajouter à cette quête, en parallèle, une sombre histoire d'enlèvement du pape, par un groupe de révolutionnaires, pour parvenir à imposer aux Américains de mettre fin à leur embargo sur le Nicaragua. Comme dans les autres tomes, il y a des méchants qui viennent mettre leur grain de sel !
Un mélange des genres qui, certes, créé une tension dramatique et du suspense (dès lors qu'on apprend qu'Alfonso, contraint, y prend une part active et joue double jeu)... mais qui génère de fait un imbroglio d'allers-retours dans le temps passé auquel, à un moment donné, on ne comprend plus rien.

En effet, le principe du multivers serait qu'en se déplaçant dans le temps au-delà d'une certaine limite, on prend le risque de ne pas revenir tout à fait à la situation temporelle initiale. Ce qui, certes, peut permettre de corriger certains événements ou empêcher qu'ils ne surviennent, mais peut aussi en générer d'autres sur lesquels on n'a plus de maîtrise.
Pour ma part, l'auteur m'a larguée sur cette partie du livre (et encore plus lorsqu'ils demandent à Stephen Hawking de leur expliquer la nature du problème !!!).
Non seulement, il y a à plusieurs reprises, redites de la manoeuvre d'aller-retour dans le temps (cela génère une certaine lourdeur) avec les risques et inconvénients que cela suppose (Ernetti et Natacha sont confinés pendant de longues heures dans un espace restreint de nature à compromettre leur vie), mais le "résultat" de ces manoeuvres est chaque fois pas tout à fait le même. A un moment donné, même en s'accrochant, on a bien du mal à comprendre dans quelle dimension temporelle on se trouve au moment du récit et à discerner les vrais personnages de leurs "doubles" bloqués dans un autre espace-temps.

Et puis, si j'ai suivi de bon coeur, les hypothèses (réelles ou fictives) émises par l'auteur dans les tomes 1 et 2, là je trouve qu'il y a une réelle perte de crédibilité. Non pas sur ce que l'on sait de l'évolution du monde et de la physique quantique, mais bien sur la façon dont les personnages sont amenés à agir ou pas (la narration des heures passées dans l'espace de contrôle quasiment sans boire ni manger... est particulièrement rébarbative et incompréhensible).

Pour moi, alors que c'est l'opus le plus documenté, c'est à mon sens le moins abouti en terme d'écriture car les choses ne sont pas clairement expliquées. Ou alors, j'ai ce ressenti parce que j'ai une réelle lacune en matière de logique et de science, ce que je peux comprendre.

Enfin, s'agissant de la fin, encore une fois, on reste sur sa faim. On n'entend plus parler des aliens et de leur message. Dès lors que la barrière temporelle interdite a été franchie, il n'en est plus question. Quand aux dernières lignes de la fin, c'est plutôt risible ! Dommage.
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