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Critique de Anais90


Je referme à l instant ce livre, un peu sonnée, presque perplexe...

On plonge dans le quotidien de Rosa, une berlinoise, en temps de guerre. Elle vit chez les parents de son mari parti à la guerre et est sélectionnée pour faire partie des goûteuses, des femmes qui vont manger les plats d Hitler, comme des cobayes afin de vérifier qu ils ne sont pas empoisonnés. Chaque bouchée est un stress insoutenable, qu elles endurent tous les jours.

Au départ, j ai eu beaucoup de mal avec le personnage de Rosa. Je l ai trouvée antipathique, froide, et peu humaine. Par exemple, lorsqu elle liste ses fautes depuis l enfance et annonce qu elle mordait son frère, à l époque un nourrisson, dans le but de le réveiller. Je ne l ai jamais sentie sincère, dans aucune de ses actions.

Ensuite, je me suis sentie mal à l aise dans la salle de réfectoire où les goûteuses étaient désagréables, hautaines, très peu soudées.

J ai seulement commencé à accrocher au livre à la centième page, quand le personnage du SS Albert entre en scène. En soi, j aime beaucoup les histoires d amour paradoxales, passionnées, destructrices, malsaine sur fond de romantisme exacerbé. Je n étais donc pas particulièrement choquée, agacée ou mal à l aise par la relation que Rosa entame avec Albert. En revanche, l histoire n a jamais décollé. On a l impression qu en définitive, elle n était pas si consentante que cela, et lui, n était pas amoureux. Leur union n a lieu que dans la grange des beaux parents, Rosa ayant entendu que son mari a disparu, où ils font l amour et discutent. Mais en fait, le SS aura très peu d attentions pour elle, de tendresse et à peine une once d amour. Pas d histoire d amour héroïque à mon sens, pas d envolée lyrique, seulement un rapport de force entre un homme puissant et une femme paumée, qui a vendu son âme au diable depuis longtemps. Pour le coup, j ai été vraiment déçue. Ce n était pas beau, ce n était pas véritablement du désir, cela restait abject et empreint d une certaine culpabilité.

En revanche, j ai découvert le fanatisme de certains allemands pour Hitler. J en avais entendu parler mais là on était plongés dans leur quotidien, et il était vraiment adulé. On en parlait presque comme un sauveur. Je n avais jamais eu que le son de cloches des victimes de ce dictateur, mais jamais je ne m étais penchée sur ceux qui l aimaient, qui voyaient en lui un être brillant qui allait sauver la nation. Je m étais voilé la face jusque là me disant que seuls les soldats qui combattaient pour lui, lui voyaient une adoration détestable. Mais on comprend que beaucoup d allemands, même pris entre deux feux, même dégoutés par le sort d autres humains, le veneraient presque.

J ai finalement aimé les liens qui ont commencé à se lier au sein du groupe de goûteuses, j ai découvert pas mal de choses sur la guerre et sur Hitler.

J ai eu cependant pas mal de mal à adhérer au style d écriture (peut être la traduction ?) ou parfois certaines phrases semblaient interrompues, ou trop longues, avec des ponctuations dérangeantes.

En conclusion, c est un roman que j ai failli arrêter et pour lequel je n aurais mis qu'une étoile. Je suis contente de m'être accrochée et d avoir lu un livre dont tout le monde a parlé durant longtemps et pour lequel j ai vu des avis totalement différents défiler. J avais pensé découvrir une histoire d amour, mais que le lecteur soit averti : il ne s agit pas de cela et cette histoire n a pas une importance colossale dans le roman. Je pense que si l on en parle autant, c est davantage pour le côté immoral de l acte : coucher avec un nazi, dans la grange de ses beaux parents, en temps de guerre.
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