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Critique de Pancrace


« Hitler me nourrissait et, cette nourriture pouvait me tuer. »

Cette petite phrase recèle toute la cruauté dont pouvait faire preuve le régime nazi.
Rosa, berlinoise pure race est désignée pour gouter les repas de ce nabot exterminateur qui, d'être empoisonné a peur.
Quel privilège quand on n'a guère le choix ! Quel hommage lorsque le traitement est similaire à des otages.
Pourtant, être gouteuse, n'est qu'un détail de l'histoire de la vie de Rosa, le roman de Rosella Postorino est bien plus profond et dissimule de grandes émotions telles que la capacité d'adaptation en milieu inamical, la jalousie perfide des étrangers à son creuset, la culpabilité de ses actes ainsi que la dispersion de ses proches et la perte de ses repères et de ses valeurs.
Comment Rosa doit-elle se conduire, reléguée seule chez ses beaux-parents en Prusse orientale, son mari envoyé par Hitler faire le gugusse en vert-de-gris sur le front russe ?
Comment faire face à la pression qu'imprime l'impénétrable Obersturmführer Ziegler muté de Dachau pour surveiller les dix savoureuses et dissemblables goûteuses ?
Doit-elle se rebeller ou plier, négocier ou se détacher de toutes atteintes, de toutes étreintes.

« La capacité d'adaptation est la principale ressource des êtres humains, mais plus je m'adaptais et moins je me sentais humaine. »

Fin 1944…Rosa n'a plus pour se raccrocher à la vie que la poignée de sa valise.

Ce roman bien qu'il soit parfaitement écrit avec des situations bien restituées ne m'a pas totalement embarqué. Les péripéties sont malheureusement trop courantes et sans surprises dans ce genre de récit : trahisons, délations, brutalités, accompagnent si souvent les bruits de bottes cadencés au pas de l'oie, avec foi, sans aucune loi.

Et puis, il y a la fin, cette fin sublime que l'on n'attend pas, ces trente dernières pages comme une confession qui solde le vécu et le reste à vivre où tout s'éclaire quand il n'y a plus que très peu à regarder mais qui donne du sens et de la cohérence aux souffrances endurées aux parcours escarpés où chaque fois que l'on est tombé, on s'est relevé, excepté l'ultime fois.

« Tout ce que j'ai appris dans la vie, c'est à survivre. »

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