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Critique de Woland


Woland
21 décembre 2007
Parce que, dans une série de douze volumes rassemblés sous le titre générique de "La Ronde de la Musique du Temps", il a tenté de dresser le portrait d'une certaine société britannique évoluant de 1914 jusqu'à 1970, Anthony Powell a été comparé à notre Marcel Proust national.
Langue de Shakespeare oblige, son style n'a rien à voir avec la technique proustienne des phrases qui n'en finissent plus. Son appréhension du phénomène temps n'est pas non plus la même et, pour autant que j'aie pu en juger en lisant le premier volume de la série, "Une question d'éducation" (désormais en 10/18, sa façon de creuser la psychologie des personnages non plus.
Chez Proust, les problèmes de santé qui l'accablèrent dès l'enfance ont eu une influence décisive sur sa manière de sonder l'âme humaine. A rester la plupart du temps allongé, à se voir interdire toute une foule de divertissements physiques, à vivre enfin condamné plus ou moins à une existence de reclus, on finit par développer un don d'observation particulièrement achevé, non seulement envers les êtres et les sentiments qui les animent mais aussi envers les choses et les paysages.
Chez Powell, le narrateur, Nicholas Jenkins, jouit d'une santé parfaite. Issu lui aussi, comme le narrateur proustien, de la meilleure bourgeoisie, c'est dès la "public school" qu'il fréquente les cercles indispensables à l'éducation de tout gentleman. de sa famille, si l'on excepte cet original qu'est son oncle Giles, on n'apprend pas grand chose pour l'instant, sinon que l'argent est au rendez-vous. En revanche, le lecteur comprend vite que trois condisciples du jeune Jenkins, Stringham, Templer et Widmerpool, deviendront des personnages récurrents.
Pour le reste, le roman égratigne à plaisir les us et coutumes de la gentry anglaise et le lecteur apprécie cette promenade paisible au sein d'un univers qu'il ne connaît pas et dont certains vestiges ont disparu. Mais ici, tout est en demi-teinte et la délectation avec laquelle Proust se plonge dans les méandres de la pyschologie humaine est bien oubliée. ;o)
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