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Critique de Isacom


Isacom
22 décembre 2021
Dans un service pédiatrique qui regroupe beaucoup d'incurables, les enfants montent une pièce de théâtre avec le soutien d'une soignante "d'un optimisme maladif".
On découvre l'environnement tragique d'un hôpital public, dépourvu de moyens, et c'est la population la plus démunie de Los Angeles qui envoie ici ses enfants : victimes de sévices, de violences, d'armes à feu. Les parents en sont très absents, à l'exception du père de Joy : ce sont des réfugiés laotiens, des "boat people". L'enfant, rongée par la maladie, fait preuve d'une intelligence lumineuse.
L'autre personnage féminin (la kiné), solaire, est très proche de la Thassa de "générosité".
Le personnage masculin (le chirurgien) est dépressif, opaque, un "lépreux de l'affectif". Ressurgissent, au fil du récit, les souvenirs de son enfance voyageuse où, tel le Bouddha, il a pris conscience de la misère du monde. C'est par lui que commence le récit, alors qu'il est bloqué dans un gigantesque embouteillage... symbole de la paralysie de la société américaine? du monde entier?
L'intrigue est mise en parallèle, de façon énigmatique, avec de nombreux épisodes, historiques ou culturels : Peter Pan côtoie le joueur de flûte de Hamelin, la Croisade des enfants au 13è siècle fait écho à la photo, prise par Nick Ut, de l'enfant vietnamienne courant nue, brûlée au napalm.
L'écriture (ou bien la traduction de Jean-Yves Pellegrin ?) semble au départ un peu poussive : chaque élément de l'intrigue entraîne une longue digression emplie de références (qui auraient sans doute mérité quelques notes en fin de volume).
C'est le quatrième roman de Richard Powers : clairement son style s'est affûté, pour parvenir aux chefs-d'oeuvre que sont le Temps où nous chantions, Orfeo et L'Arbre-Monde. Pour ma part le nombre d'étoiles a augmenté dans mon esprit au fil de la lecture : difficulté au début, intérêt au milieu et très grande émotion vers la fin.

Challenge Globe-trotter (États-Unis)
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