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Critique de bobfutur


Evidente porte d'entrée, façon fer forgé, à l'univers si particulier de ce très grand de la littérature britannique début-vingtième, alors en plein basculement : James Joyce ou bien Wyndham Lewis étant passés par là.
John Cowper Powys se dresse sur la pointe, entre classique et moderne, faisant avec les codes contemporains de l'intemporel, naturalisme et romantisme à l'air du temps.

Notre délicieuse et exaltée gardienne de phare en a déjà beaucoup dit dans sa critique emportée.
On y ajoutera quelques remarques, comme cette singulière justesse d'analyse, centrale dans ce livre, sur l'éternelle ambivalence des rapports entre les sexes ; opposition également entre Nature et Humanité, la première semblant railler de sa sublime indifférence les petits drames quotidiens de la seconde, continuant de déployer ses splendeurs issues de la Vie comme de la Mort, faisant face à ces consciences, chacune solitaire, tentant de l'embrasser, de s'y baigner, au mieux de s'en approcher, jusqu'à parfois réussir à s'y mêler dans une vaste communion… quand l'Homme accomplit enfin la fusion avec son environnement… ou bien serait-ce une illusion ?

Ces deux thèmes, faces ou bien pôles forment évidemment la trame symbolique de ce drame. Ils ne cessent de s'affronter, cédant alternativement à l'autre de petites victoires, vite balayées par le tourbillon des événements.
Chaque personnage est aussi finement ciselé que la description de la flore qui l'entoure.

Stylistiquement bien engagé, symboliquement très chargé, il ne laissera personne indifférent, raison et folie y étant intimement liées.
Le post-moderne le trouvera sûrement ampoulé et vieillot… tant mieux, lui qui n'a jamais passé seul une nuit en forêt ; tout de même, il en profitera pour étoffer son lexique botanique, tandis que les autres seront loin devant, emportés par la puissance brute de ce grand roman.
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