A la différence des trois premiers tomes dont les intrigues reposent sur les particularités de chacune des « Terres », La longue utopie s'étire sur deux axes narratifs assez statiques. L'un remonte la piste des ancêtres de Josué Valienté, l'autre s'intéresse à la destinée de Lobsang, devenu
George Washington à la vie familiale de pionnier.
Nelson, l'ancien pasteur, personnage que j'affectionne, offre comme cadeau d'anniversaire à Josué une enquête : celui-ci, nostalgique à l'approche de ses cinquante ans, se pose des questions sur son paternel. Nelson ira chercher à Londres des indices sur les ancêtres de Josué. Cette partie du récit n'est pas déplaisante, mais Nelson n'est finalement qu'un faire-valoir mal mis en valeur ; il aurait pu être remplacé par n'importe quel autre enquêteur que cela n'aurait rien changé. C'est dommage, avec un tel personnage. Il m'a en quelque sorte manqué ! Son enquête aboutira, nous permettant de rencontrer un pan d'histoire
mettant en scène le prince consort Albert ou encore Simon et Abel, deux esclaves en cavale quoique cavalièrement abordé, et dénouera le noeud du passé de Josué,
avec la découverte d'un programme de reproduction pour assurer la pérennité des lignées de passeurs .
L'autre intrigue est plus conséquente : on y sent la patte de Baxter, avec une patine scientifique. George et sa dorénavant femme Agnès s'implantent en pionniers dans un monde que Sally a choisi pour eux. Ils vont vite se rendre compte que quelque chose n'y tourne pas rond. L'occasion pour les auteurs, à travers la fiction, de mettre le doigt sur les comportements prédateurs que peuvent avoir les humains sur leur environnement. Plus addictive, cette deuxième narration est assez poignante dans son dénouement. Sally y laissera sa peau, dommage car ce personnage était un pilier essentiel de la série et donnait du relief à un Josué un peu palot .
J'ai trouvé ce tome en demi-teinte : j'attendais sans doute plus d'interactions entre les Suivants et les Humains et plus de loufoquerie, quasi-absente ici. le récit prend une teinte plus sombre à l'approche du dernier tome.
Commenter  J’apprécie         130