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Critique de RosenDero


Cela fait longtemps que je devais lire du Pratchett.
Décrite comme loufoque, sa fantasy est souvent illustrée par "sa" version du monde : une terre plate posée sur le dos de quatre éléphants, eux-même debout sur une tortue géante nageant dans l'univers.
Sauf que, sérendipité oblige, en feuilletant le livre des terres imaginées de Guillaume Duprat, j'ai découvert l'existence d'un mythe hindou de la création du monde, et la vision de la terre qui y est associée : Sur le serpent Shesha (le roi des Nagas), repose une tortue géante (représentant Vishnu), et sur le dos de cette tortue, quatre éléphants gigantesques se tiennent droit, avec, sur leurs dos, la Terre, plate et discale.
Pratchett n'aurait donc rien inventé ;)
Cette découverte m'a donné envie de commencer Les Annales du Disque-Monde, en partant du tome 1, et sans idées préconçues, afin de voir ce que ce M. Pratchett avait d'autre dans le ventre qu'une certaine connaissance des croyances Hindoues.
Au premier abord, je me suis surtout dit "Pratchett n'a rien inventé", pas même le duo Souricier-gris / Fafhrd, oups, La Fouine / Bravd, qui, non sans évoquer F. Leiber (d'ailleurs, faudrait que je continue ce cycle^^), caricature, ou plutôt rend hommage, à la Fantasy. Sans parler des coffres géants et autonomes (Mimic inside), des épées magiques qui parlent (coup de coeur pour Kring que j'espère revoir bientôt), etc. J'attendais également, pour me l'être fait promettre, une critique brillante de la société actuelle via le loufoque et le burlesque, j'attends toujours. Car si le personnage de Deux-Fleurs aka Zweiblumen (quel passage énorme !) aka le Regardeur ou le Touriste tourne en dérision le mode de fonctionnement de ceux qui voudraient tout voir et tout enregistrer sur pellicule, c'est assez léger. de toute façon, ce n'est pas pour ça que je venais à la base, donc pas de regret.
J'attendais aussi du drôle, du fun, et si j'ai parfois ri, j'ai surtout trouvé l'imagination de l'auteur débordante et son écriture fantastique. Ce n'est pas un livre à gags, ce n'est pas un recueil de sketchs, mais l'humour, la dérision, le cynisme et le rocambolesque en font un excellent divertissement. Il faut toutefois s'accrocher et ne pas hésiter à revenir sur quelques tournures, ou passages tarabiscotés pour en apprécier toute la saveur. Mention spéciale pour Patrick Couton et son excellent travail de traduction qui utilise la langue française à merveille (l'éditeur ne se prive pas pour signaler son Grand Prix de l'Imaginaire 98).
Côté personnage et intrigue, j'ai été un peu refroidi de ne pas en lire plus sur, justement, La Fouine et Bravd ; ils commencent le récit mais ne font plus que quelques apparitions par la suite. Ils sont toutefois magnifiquement remplacés par le pseudo-mage Rincevent et son protégé de touriste. Leurs déambulations sont segmentées en chapitres, parfois entrecoupés d'ellipses qui n'entachent pas le récit, et les envoient tantôt au sommet d'une montagne pleine de dragons, tantôt chez des tolls marins, tantôt dans un temple Cthulhien aux tentacules luminophobes.
Je ne tenterai pas ici de faire la liste des petites perles d'imagination dont le récit est parsemé, il faudra découvrir par vous même les mages hydrophobes, les dragons imaginaires, l'océan aride et navigable, le démon photographique, les expressions en langue trob, le chiffre deux-fois-quatre, j'en passe et des meilleures.

En y repensant, j'ai aimé ce bouquin comme j'aime les Monty Python. C'est tellement différent de tout, intelligent et drôle que ça fait du bien.

Bref, ma critique est brouillon (à moins qu'elle fasse partie d'un univers non euclidien) mais une de plus, une de moins… :)
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