Les tomes sur Rincevent sont, en général, ceux que j'apprécie le moins. Celui-ci ne fait pas exception alors que la trame pourrait s'avérer très intéressante.
On a deux histoires, pour commencer . Rincevent, envoyé par erreur sur Iksiksiksiks dans le dernier tome, tente de s'acclimater dans ce décor hostile qui n'est pas sans rappeler l'Australie. Pour cela, il a recours à son talent extraordinaire, se carapater, d'autant que le Bagage semble avoir disparu et qu'un kangourou parlant du nom de Skipue lui annonce que sa venue doit avoir un rapport avec le fait qu'il n'y ait plus d'eau sur l'île.
L'histoire de Rincevent se résume donc à une succession de péripéties, voulant échapper à ce destin qui veut faire de lui un héros. Si bien qu'on en vient à oublier ce qu'on attend de Rincevent et quand il s'y met, ça donne l'effet d'un cheveu sur la soupe...
De l'autre côté, nous avons les Mages, toujours égaux à eux-mêmes : incompétents, brailleurs et source de problèmes. le bibliothécaire anthropoïde est malade et semble se métamorphoser régulièrement à chaque éternuement. Un de mages avance que le début de la solution serait de le ramener à son identité et donc de l'appeler par son nom... Or personne ne connaît son nom. Et pourquoi pas Rincevent? Où est-il? Sur Iksiksiksiks. Si on allait le chercher? Où est Iksiksiksiks? Si on allait se renseigner auprès d'un mage spécialisé en géographie dont on n'a pas entendu parler ces dernières années, à croire qu'il est
mort dans son bureau... Et qu'y a-t-il dans son bureau? Un passage vers une île tropicale! Et si on y allait pour l'étudier, à grands renforts de lotion anti-solaire, de transat Ook et de sandwichs confectionnés par cette si gentille Madame Panaris qui par inadvertance referme le passage qui permet de relier l'île à l'UI! Voilà les mages bloqués sur un lieu inconnu et visiblement dans une époque qui n'est pas la leur...Et c'est là l'un des gros bémols de ce
Pratchett. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?
Quand j'ai lu ce tome, j'ai eu l'impression de lire deux histoires parallèles qui semblaient ne jamais se rejoindre. Et de fait, ils se rejoignent grâce à un élément confus, qui vient d'on-ne-sait-où.
De ces deux histoires, celle avec les mages était ma préférée. Bourrée d'humour, j'avoue avoir une nette préférence pour Cogite Stibon et Mustrum Ridculle face à leur bande d'empotés que pour Rincevent. Je soupçonne
Pratchett d'avoir eu aussi cette préférence car l'humour est plus présent chez les mages. Les allusions à double sens et jeux de mots osés sont nombreux
, d'autant que Madame Panaris, après un essai calamiteux de la part des mages, se retrouve à devoir expliquer la reproduction sexuelle à un dieu! Un passage haut en couleur qui est de loin mon préféré. Après de manière générale, tout ce qui concerne les réactions face à Madame Panaris sont assez drôles... Et n'oublions pas l'Econome!
La fin a été très précipitée
, que ce soit avec la manière d'amener la pluie ou tout simplement le fait qu'on ne voit plus Skipue, qu'on ne sait pas d'où il vient, qui il est, à croire que Pratchett le trouvait gênant et l'a gommé dans la précipitation. Idem pour la maladie du bibliothécaire qui est quand même l'événement à la source de l'épopée des mages. Quant à cette double histoire, je maintiens que Pratchett aurait pu atteindre le même effet sans rajouter la dimension temporelle du côté des mages. Ils auraient pu rejoindre Iksiksiksiks et retrouver Rincevent sans ce passage dans la caverne quelque peu confus.
Un tome qui m'a donc déçue sur la narration pas bien solide mais qui se rattrape quelque peu avec ses passages humoristiques.
Challenge et LC
Pratchett
Challenge le tour du scrabble en 80 jours ( 6e éd)
Challenge Trivial Reading IV
Challenge Mauvais Genres
Challenge 50 objets 2019-2020