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Citations sur Les beaux jours (3)

Voilà qui n’arrange pas ma mauvaise impression à propose du Créateur : je ne comprends pas qu’on appelle Bon Dieu ce sale type qui insuffle la douleur de l’enfantement à la première de toutes les femmes du monde. Et tout ça pourquoi ? Parce qu’elle a voulu réfléchir, savoir distinguer ce qui est bien de ce qui est mal et ne pas obéir aveuglément, comme une idiote. Comment respecter, voire « adorer » ce Dieu dont la pédagogie n’a rien d’épanouissant ?! Personnage qui, en plus, me semble passablement injuste et cruel, car la « punition » atteint non seulement la rebelle, mais aussi ses descendants qui n’ont rien demandé, son compagnon et même le sol qu’il cultivera pour survivre ! Mon indignation fait sourire mon père : « Ce sont des hommes qui ont inventé cette espèce de conte, ne t’y trompe pas, Annette ! »
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Au lycée, j’ai un professeur de dessin fabuleux, qui obtient de beaux résultats avec chaque élève, même la moins douée pour les pinceaux. Je l’adore. Vu ma passion pour la peinture et le problème que je rencontre, elle me propose de venir chez elle profiter de ses conseils et de son atelier autant que je le voudrai. Mes parents refusent catégoriquement. Pas question de perdre mon temps avec des « futilités » ! « La peinture, ce n’est pas un métier ! dit mon père. Et en plus, tu es bonne élève, tu pourras faire n’importe quelles études et devenir tout ce que tu voudras. »
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Dans un instant, je sortirai ma langue pour que le curé y dépose l'hostie. Une mauvaise pensée me traverse l'esprit : n'est-ce pas la seule et bienheureuse circonstance où on peut tirer la langue à quelqu'un ?... J'ai une sorte de hoquet. Je presse mes mains jointes sur ma bouche et mon nez. Attention ! Le fou rire sacrilège me guette, comme un sale petit coup satanique. Tout en le réprimant de mon mieux, je respire mes doigts joints encore tout imprégnés de l'odeur des fraises que j'ai chinées dans le jardin avant d'aller à la messe.

Aaah ! Mais je les ai mangées, ces fraises, me rendant par là même indigne d'accueillir le corps du Christ : je ne suis plus à jeun ! J'ignore comment je parviens à m'empêcher de vomir, de tomber, de me sauver. Probablement à cause de la fil des paroissiens qui me tient serrée dans son mouvement d'inéluctable chenille.

J'arrive donc devant le prêtre, ouvre la bouche et la referme sur cette pastille qui ressemble aux cachets de bonbons sûrs que j'achète au petit magasin du coin de ma rue. Elle va fondre doucement, tandis que je retourne à ma place, m'agenouille, la tête dans mes mains, poisseuse d'hypocrisie, persuadée que même si j'évite de lui donner un coup de dent et par conséquent de sentir le sang du Christ couler dans ma bouche, ma gorge, mon estomac, mes intestins, et... bref, je suis quand même en train de faire glisser le corps sacré de Jésus dans mon estomac tout encombré de la bouillie des fraises.
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