Le monde est rempli de gens qui traversent la vie sans savoir qu'ils font du mal.
Il était minuit et demie en Kabylie, à Taghzout.
Un homme s'endormait là ou il avait tant rêver dormir ...
Pourtant le mur du silence familial donnait des signes de faiblesse. Des lézardes, d'où s'échappaient des mots graves, se dessinaient. Des fuites à l'étage du coeur... Le mur du silence, c'était son mur de la Honte... Un jour ou l'autre il s'effondrerait.
Tous les murs finissent par tomber.
Tous les silences aussi finissent par faire du bruit. Tous les silences finissent par parler.
Elle était la plus forte, le gendarme de la famille, celle qui crie, qui hurle, qui éructe, qui régente.
Denis subissait, ne se révoltait pas. Une partie de sa volonté était anéantie, éliminée, tuée, effacée.
La mère imposait sa propre vision de l'Histoire... Au besoin, elle révisait, inventait, réinventait, faisait taire (...).
Le discours familial était empoisonné, gangrené, falsifié. C'était comme une sorte d'envoûtement de la famille par la mère de Denis. Possédée qu'elle était du secret, Louise avait envoûté les siens, tout son entourage.