Crue et cruelle vie que celle des habitant.e.s de la Cité de la Puissance Divine.
Dans une succession de courts chapitres, Cécé, la narratrice nous fait découvrir une galerie de
personnages, tous plus ou moins broyés par le quotidien. Tâcher de s'en sortir en grapillant un peu d'argent ici ou là. Redouter la pluie et pester contre ses conséquences. Ne jamais vraiment sortir de la Cité - et pour y faire quoi d'abord ? Attendre des nouvelles de l'étranger, que ce soit de la lointaine Amérique ou de la proche République dominicaine. Et tenter de rire lors des veillées funéraires où le griot local s'échine à amuser la galerie, se moquant du président, des gens présents, de ceux partis. de tout le monde. Sauf du chef du gang. du chef du moment, car tous les anciens ne sont plus que des cadavres.
Ce roman, c'est un peu "La cité de Dieu" en version haïtienne et 2.0.
Les guerres de gangs, sans débuts ni fins, fils rouges du temps qui passe, rythment par leurs éruptions les aléas des vies, faisant naître les morts. le tout sous les yeux des passant.e.s et les objectifs de leurs téléphones. Cécé, elle-même, trouvera là un exutoire, à défaut d'échappatoire.
La lutte pour la survie comme condition première de l'existence.
Merci à
Mémoire D encrier et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une Masse critique.
Un roman fort, aux
personnages pris dans des tourbillons de calamités, mais qui les traversent malgré tout, avançant vaille que vaille. Un voyage dans les méandres de la Cité de la Puissance Divine, mené avec talent et pudeur par
Emmelie Prophète.