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Critique de Meps


Les challenges me mènent pour la deuxième fois vers le western, alors que mes inclinations ne m'y poussent pas naturellement. J'avais choisi True Grit la première fois, western "classique" et reconnu même si assez moderne. C'est vers un autre livre adapté au cinéma que je me suis dirigé, pour un livre beaucoup moins classique dans le genre, la romance entre deux cow-boys.

Au delà de la provocation qui consiste à jouer d'un symbole ultime de virilité comme le cow-boy et en y instillant l'homosexualité, le choix de l'auteure est particulièrement judicieux. Comment mieux rendre la difficulté de vivre une identité que dans des Etats où assumer ses penchants, c'est risquer tout simplement sa vie ? Annie Proulx parvient parfaitement à rendre l'élan premier de l'attirance, rapide, fugace, qui se poursuit ensuite par des longues périodes d'éloignement car cet amour ne peut pas être vécu pleinement. Et pourtant, comme deux aimants aux pôles opposés, les deux héros ne peuvent lutter contre ce qui les soude, au point de prendre certains risques inconsidérés.

Cette romance contrariée est touchante dans ses maladresses, dans un effet "Romeo et Juliette" de l'amour impossible à vivre à cause du contexte sociétal. La forme raccourcie de la nouvelle est forcément un peu frustrante quand on en a vu l'adaptation en long métrage, mais l'auteure parvient à tirer partie de la brièveté du récit en ne s'embarrassant pas d'atermoiements de romantismes, ce qui permet de mieux rendre cette homosexualité virile qui refuse de se dire tel le premier dialogue d'après l'étreinte entre les deux costauds " - Suis pas pédé - Moi non plus. C'est parti comme un boulet. Regarde personne que nous."

On ne peut se détacher des incarnations d'Heath Ledger et Jake Gyllenhall mais cette lecture est au moins un rappel nostalgique agréable de ce film touchant et utile pour faire avancer les mentalités dans une Amérique refusant trop facilement de voir certaines réalités.
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