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Critique de cmpf


Le Wyoming, un ex-paradis. C'est du moins ainsi que je le vois après la lecture de ces onze nouvelles.
Auparavant de grands espaces verdoyant parcourus par les antilopes, le bétail et les cow-boys. Et aujourd'hui quelques rares ranchs qui vivotent ; les autres, abandonnés, étant rachetés pour être divisés en plus petites parcelles pour les urbains en mal de nature. Des marginaux qui vivent dans des caravanes mal tenues. Des villages où seuls les bars survivent. La pollution due à l'exploitation du méthane… Et la poussière, celle des petites routes, celles des terres victimes de la sécheresse.
Pourtant ces nouvelles ne sont pas à proprement parler tristes. On y trouve même de l'humour, et de la tendresse pour ces personnages en marge de la réussite sociale. J'ai particulièrement aimé la première où un garde-chasse découvre un moyen de punir les chasseurs sans permis en évitant toute paperasse inutile (non il n'utilise pas son fusil). Celle où pour échapper à l'ennui les hommes décident de faire un concours de barbes, le lieu de réunion étant le bar tenu par Amanda. Amanda la barmaid que l'on retrouve dans nombres de ces nouvelles. Une des femmes qui tiennent bon dans ce quasi désert où les villages comprennent quelques dizaines d'individus et où il faut rouler soixante-dix ou quatre-vingt kilomètre pour arriver à la ville qui de toute façon ne comprend guère qu'un ou deux magasins. Ici soit l'on produit soi-même, soit on s'en passe, ou on attend une visite à la famille dans un autre État pour faire le plein de produits « de luxe ».
Mais pourtant beaucoup, plutôt des hommes, ne voudraient pas vivre ailleurs, comme cet ex architecte qui s'installe dans un vieux ranch et parcourt les routes sans fin en écoutant de la musique classique tandis que sa femme restée dans la vieille ferme ne peut s'habituer à la solitude, aux ragots dont ils font l'objet, à l'animosité de leurs rares voisins.
Le Wyoming d'Annie Proulx est rude, loin du tourisme, mais attachant.
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