Il y avait de la douceur dans son existence, quelque chose de douillet et de moelleux qui amortissait les soucis du quotidien. Quelque chose de paisible et d'harmonieux qui la sécurisait et la préservait dans une sorte de cage dorée, à l'abri des réalités amères, loin de la folie du monde.
Des mains qui savent y faire, pensa-t-elle. Des mains qui réparent, qui dépannent, qui construisent, qui restaurent. Mais qui peuvent également mettre une femme en pièces détachées.
A force de voir sans cesse des gens défiler, elle avait fini par ne plus leur accorder la même valeur. Devenue presque aveugle à leur dimension humaine, c'était en somme comme si elle n'avait plus affaire à des personnes mais à des corps. Des corps sans âme traînant derrière eux une valise remplie de futilités.
Mais une femme, peut-elle aimer la mère de l'homme dont elle est éprise ? Peut-elle aimer la femme qui la première l'a caressé ?
Ne confonds-tu pas amour et étincelles, amour et feu d'artifice, amour et séduction ?
Notre amour est doux comme le miel, pourvu qu'il ne devienne jamais amer.
Crois-tu que l’amour est uniquement porté par la flamme du désir ? Que seule cette flamme parle d’amour ? Ne confonds-tu pas amour et étincelles, amour et feu d'artifice, amour et séduction ? Oublie le soutien-gorge et pose-toi la question ?
Ce n'était plus chez elle. Ce n'était plus sa porte. Ce n'était plus sa clé.
Le vide faisait mal. Un mal imaginaire qui la terrassait. Un mal d'autant plus angoissant qu'il venait sans mots, sans explication aucune, sans raison apparente.