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Critique de Tricape


Régine, la fiancée éconduite de Kierkegaard passe sa vie, quoique mariée, à se souvenir de son premier amour et à découvrir après la mort de l'écrivain déjà célèbre de son vivant mille petits détails rapportés par ceux qui l'ont connu et quelques traces laissées ici ou là dans ses écrits.
le lecteur ne peut être qu'impressionné par la véritable enquête historique qu'a dû mener Claude Pujade-Renaud avant, et sans doute pendant, la rédaction de ce roman. Cependant, mon intérêt pour ce livre ne vient pas de là, mais de l'aptitude qu'a l'auteure à --non pas revêtir-- mais littéralement entrer dans la peau de son personnage. Inutile d'aller vérifier sur une encyclopédie en ligne que Claude est ici un prénom féminin : toute la finesse de l'analyse des sentiments et toute la maturité des jugements ne peuvent avoir été décrites que par une femme, sans doute déjà mûre elle-même.
Tout au long de sa vie, dans un curieux ménage triangulaire, Régine, la tout à la fois fiancée éconduite et femme mariée, partage avec son mari attentionné une quête de son génial fiancé. Sa recherche tente de découvrir ce qui a pu conduire Kierkegaard à brutalement demander la main de Régine lorsqu'elle n'avait que dix-huit ans et, tout aussi brutalement, rompre peu de temps après.
Ce beau roman est servi par une construction savante où le récit passe souvent du journal intime à une conversation avec un vivant, puis à une interpellation adressée directement au disparu : "Ce matin, en triant mes partitions, je retrouve la sonate de Mozart (...) Et je rumine à nouveau : lorsque, après avoir rompu, tu as pensé à une reprise (...)".

La clé de tout cela ? "La réalité n'existerait que par le travail souterrain de la mémoire..."
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