Aimer et être aimée confère à la fois densité et légèreté.
Les meilleures pensées surgissent en marchant.
...les gens très drôles sont souvent profondément angoissés.
Tu ( Søren Kierkegaard ) compares le lecteur à un oiseau picorant ce qui fait sens pour lui, ou plutôt donnant sens à ce qui est écrit et n'est jamais figé puisque, selon toi, ne saurait exister une signification unique imposée par l'auteur, le lecteur est créateur.
Søren ( Kierkegaard ) ne pouvait vivre qu'en se remémorant, en recréant sans fin, dans l'après-coup : ce qu'il appelle "la reprise" ? Le présent ne lui était supportable que filtré par la mémoire, recomposé. Là aurait résidé sa fondamentale mélancolie - ne pouvoir coïncider avec l'instant, bondir au-delà, dans l'attente du ressouvenir.
je crois avoir compris pourquoi ces noirs et ces mulâtres sont de si merveilleux danseurs. Sitôt nés, ils demeurent reliés au corps de leur mère, balancés par les mouvements qu'elle accomplit- ces mouvements souvent scandés par des chants- ils perçoivent les odeurs, les rythmes du sang, du souffle, ils se nourrissent de ces pulsations, de cette musique charnelle, jusque dans leur sommeil.
La journée s'étire mollement entre la volière et le salon de musique, entre trilles et triolets.
Soren a été enseveli sous les décombres des remparts. Son corps n'a pas été retrouvé. Il n'aura pas de tombe à son nom. Nul veilleur ne le protègera.
Je rampe hors de ce rêve comme si je m'extirpais de ces mêmes décombres. Epuisée, tremblante... Vite un thé, une tartine grillée, et au piano! Bach, les préludes et fugues. La voix apaisante de Mme Hansen : enfoncez, mademoiselle Olsen, enfoncez les touches, très lentement, en profondeur, écoutez-vous, dégustez chaque note, une à une, paisiblement. Une fois, elle avait même dit : lorsque vous jouez, soyez amoureuse de vos mains. J'avais rapporté la phrase à Soren, qui en avait été émerveillé, et les avait aussitôt embrassées, avec ferveur.
J'ai enduré la douleur de n'être pas comme les autres, j'aurais naturellement tout donné dans la jeunesse pour l'être, ne fût-ce qu'un moment.
... La réalité n'existerait que par le travail souterrain de la mémoire, par l'incessante, tatonnante et sinueuse reelaboration dans l'écriture de ce qui fut vécu, et le, plus souvent manqué, perdu.
Le présent se dissout, il ne saurait être éprouvé que filtré " repris", transfiguré par le ressouvenir ?