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Critique de Epictete


Dois-je l'avouer ? Je ne connaissais pas Lokiss, alias Vincent Elka avant que Babelio et les éditions Buchet-Chastel me proposent cette sorte de biographie écrite par Sophie Pujas. Il est vrai que je ne suis pas très branché « Street-art » et à part quelques oeuvres vraiment très esthétiques ou très médiatisées, comme celles des débuts de J.M. Basquiat ou de Ernest Pignon-Ernest, j'étais plus souvent agressé par des exemples que certains qualifient de salissures.
Le contenu et les intentions de ce type d'art restaient donc pour moi assez flou.
C'était l'occasion pour moi, curieux de nature, d'explorer un peu plus ce monde. Et je ne suis pas déçu car j'ai appris, mieux compris et je suis sûrement un peu moins bête qu'avant cette lecture.

Il s'agit donc de la vie d'un artiste né en 1968, influencé par les mouvements démarrés à New-York, dans le New-York souterrain, un peu clandestin, avec des « exploits de paumés », des « wagons massacrés, tagués, graffités »... Celui-ci va exprimer en France un art nouveau en particulier dans un terrain vague de la porte de la chapelle.
Mais au-delà de ce moyen d'expression, c'est aussi un art de vivre qui va s'inventer et se développer dans cette nouvelle jungle. L'auteur que l'on sent fascinée l'aborde de façon très indulgente, mais passionnée. « La maraude devient leur mythologie, leur code d'honneur ». En effet, les bombes de peinture coûtent cher.
Le travail de Sophie Pujas va nous conduire de cette période un peu sauvage à une évolution vers le travail en atelier de Lokiss ; avec toutes les interrogations que ces évolutions suscitent.

Le style de l'auteur est agréable. Cela semble écrit très simplement et pourtant ce n'est pas toujours aussi facile à lire. Sophie Pujas sait écrire et nous servir de très belles phrases. Parfois le style, à force de vouloir ressembler à ce qu'il décrit devient un peu ampoulé, pédant et hors sujet. On aurait aimé lors du récit un peu plus de références à des oeuvres précises.
Heureusement, il y a internet et cela m'a permis, en plus des photos proposées dans le livre, d'illustrer ma lecture et de me faire une idée plus claire.

Ce livre est vraiment une bio vue de l'extérieur. On observe Lokiss, mais on a rarement un sentiment, une phrase, une expression venant de lui.
Que faut-il lire ? Un portrait, la description d'un style, une approche idéologique ou sociologique du moment ? Je crois que chacun peut trouver selon ses questions un peu de tout cela.

En seconde partie, l'auteur propose une excellente réflexion de ce que peut ou pourrait être l'art. Ou plutôt une excellente liste de bonnes questions à se poser à ce sujet.
En 100 pages, ce livre m'aura permis d'approfondir un peu ma connaissance et surtout ma sensibilité à l'art graphique.
Pour cela, merci Sophie Pujas.
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