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Critique de Patsales


L'idée était plutôt bonne: une île fière de ses particularismes (comme Astérix chez les Corses mais un cran au-dessus), des meurtres rituels avec en guest-star Dionysos psychopompe (inutile de se pousser du coude à la recherche de jeux de mots graveleux, l'auteur s'en est chargé lui-même), une société agro-pastorale prête à sacrifier ses membres pour veiller aux cycles de la nature: bref un roman nietzschéen en diable, et ce n'est même pas moi qui le dis puisque le philosophe est évoqué au chapitre 103. Naissance de la tragédie, donc: l'homme moderne vénère toujours le dieu de l'ivresse et de la fête mais moins pour se connecter à la Terre-mère que pour sauter des filles, moins pour descendre dans le monde chthonien que pour s'envoyer au 7° ciel.
Mais voilà que pour remplacer les grandes prêtresses de la civilisation nuragique, Pulixi a décidé de créer un duo d'enquêtrices (enfin, ce n'est peut-être pas à cause de la civilisation nuragique, si ça se trouve c'est juste pour surfer sur la vague me too, sait-on jamais). Et alors là, il pleut des clichés comme à Gravelotte. On a donc la poupée Barbie tirée à 4 épingles et la punkette à piercing qui défouraillent à tout va et jurent comme des charretier.ère.s mais qui, au-delà de leurs différences, sont avant tout des feeeeemmes. Alors, qu'est-ce qu'une femme? 1) c'est une victime (trompée, violée, harcelée) 2) c'est une mère (sublime car culpabilisée ou tragique).
Ajoutons à ça une hystérisation (que le premier qui pense: « Normal! » sorte) systématique des situations: un commissaire, découvrant que le monde est méchant, se suicide parce qu'une jeune fille a été violée puis tuée, et quand l'une des enquêtrices parvient à comprendre ce qu'est un biais cognitif, le narrateur y voit le signe d'une « lucidité diabolique » (chapitre 33, si, si).
Ma lucidité à moi me permet d'affirmer que je ne vais pas poursuivre ma découverte de la littérature de genre sarde: Pulixi, c'est fini.
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