" Le mal qui n'est pas cautérisé génère un mal nouveau, dans une spirale infinie".
En Sardaigne, le silence est presque une religion. L’île est composée de distances infinies et de silences ancestraux qui ont quelque chose de sacré. Tout en est imprégné : les collines de maquis qui se découpent jusqu’à l’horizon, les champs de blé à perte de vue, les plaines recouvertes de ciste, de lentisques, de myrte et d’arbousiers qui saturent l’air de parfums enivrants ; les montagnes qui se dressent timidement vers le ciel, comme par peur de le profaner. Les hauts plateaux et les pâturages où paissent les troupeaux et souffle le mistral. Partout règne un silence pénétrant.
« Il existe un autre temps.
Je l’ai vu, moi.
Avant que du sol jaillisse le sang.
Avant le magma qui fissurait le sol.
Allongé la bouche à terre.
J’ai attendu que s’achève la saison. » .
Marcello Fois ,
L’infinito non finire .
La magie fournit depuis toujours aux gens des instruments pour affronter des moments critiques que les seules forces humaines ne suffisent pas à surmonter.
À la mer? C'est bien, tu es allée prendre le soleil. Tu as bien fait, parce que sans vouloir te vexer, ton teint cadavérique me soulève le cœur. D'accord, tu viens de la section homicides, mais j'ai l'impression que tu t'es un peu trop identifié au rôle. Déjà que tu as le handicap d'être milanaise, si en plus...
Les celtes divisaient l'année solaire en deux périodes : celle de la naissance et de l'épanouissement, appelée ''Beltane'' et celle où la nature entrait en hibernation en passant par un temps de repos, le ''Samhain''. Ils croyaient qu'au cours des nuits qui inauguraient ces deux périodes, le règne de la lumière et celui des ténèbres pouvaient se rejoindre et libérer ainsi les âmes de défunts, qui avaient alors le loisir de retourner sur Terre
Le lien qui se tisse entre l'enquêteur et la victime d'un homicide est sacré. Il transcende la simple bureaucratie, les comptes-rendus d'enquête, les rapports d'autopsie, les pièces à fournir au magistrat. Il devient quelque chose de beaucoup plus intime. Dans l'éventualité où l'affaire n'est pas résolue et où le bourreau reste en liberté ce lien sacré, indissoluble, peut se muer en une obsession éreintante, impossible à fuir. Le temps qui passe renforce le sentiment de culpabilité, accentue le doute selon lequel le tueur pourrait encore frapper...
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Moi je crois plutôt que l’homicide brise un équilibre vital, et que si cet équilibre n’est pas rétabli d’une manière ou d’une autre, le défaut de justice crée des ondes chaotiques qui se répercutent sur nos vies à tous : policiers et victimes. Le mal qui n’est pas cautérisé génère un mal nouveau , dans une spirale infinie.
Il avait attendu la nuit pour opérer. La maison donnait encore l'impression d'être inhabitée. Le matin, il avait fait un tour de reconnaissance pour repérer d'éventuels systèmes d'alarmes: il n'en avait pas trouvé. Le seul obstacle, c'étaient les serrures. Un jeu d'enfant: aucune ne résisterait à son kit de crocheteur, avec un peu de patience et à la faveur des ténèbres.
- Tu es aussi sympa que l’arrivée des règles un premier jour de vacances à la mer (Rais à Eva)