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Critique de PatriceG


Je ne me lasse pas de regarder le Parrain 1, certainement à cause de la performance prodigieuse des acteurs, de la mise en scène fantastique de Coppola, du phénoménal et inoubliable Marlon Brando, grimé à merveille, mais il me semble que ce qui m'y fait revenir aussi souvent c'est cette écriture épique, littéraire, haletante de Mario Puzo.

Oui je ne me lasse pas de revoir cette scène en particulier, alors que la guerre des gangs est relancée à New York, sous l'impulsion du fils Corleone ( Al Pacino) qui entend dans un élan tragique régler tous les comptes de la famille, le Parrain se sent vivre ses derniers jours, voire ses dernières heures. Il ne s'est jamais remis du chapelet de balles qu'il a reçu dans le thorax au cours d'un guet apens tendu par un des gangs rivaux qui dirigent la mafia new yorkaise. le Parrain explique à son fils qui prend la relève qu'on viendra lui demander une entrevue avec Barzini, autre baron de la mafia, sous la protection d'un de ses proches : "Celui qui viendra te demander cette entrevue, c'est lui le traître" ! ...

Pour une fois que de grands artistes, littéraire ou cinéaste, scénariste ou acteurs réunis à un tel niveau de rareté absolue parlent si bien de la famille que la doxa veut à tout prix lui coller une étiquette morale, de bon aloi, rempart contre les vilenies du monde, en mode sauveteur contre le monde étranger dès qu'on sort de la maison, eh ben oui la famille c'est aussi le Maître de Ballantree, et ici bien évidemment le Parrain, écrits de main de Maître. Je ne dirai pas comme wikipédia que la famille Corleone est amorale, non ce qu'il faut pour en faire une vérité immorale, un peu plus souvent qu'on ne le pense. Ce n'est pas pour rien qu'on retrouve en épigraphe le mot De Balzac : "Derrière chaque grande famille, il y a un crime". Je ne mettrais pas ma main à couper en tout cas pour dire si c'est mieux derrière le rideau familial. J'en suis même à chérir, à jalouser partout où ça se passe bien, où chacun s'en va dans l'ordre, le devoir accompli, mais ce sont bien souvent des révélations tardives d'un angélisme sur lequel il convient de s'attarder et non l'inverse. Il faut démystifier tout ça, donner un coup de pied dans la fourmillière des choses convenues et de la moralité où se tissent en fait tous les drames !..
Balzac était un oeil de lynx, il est juste dommage qu'il ait laissé sur le bas côté de la route le peuple sans quoi il fût qualifié immanquablement de Maître au rang mondial

Dans le livre à succès de Mario Puzo duquel est tiré le film éponyme qui signe là aussi le scénario ..
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