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Critique de Foufoubella


Barbara Pym est souvent vue comme une écrivaine n'ayant pas été considérée à sa juste valeur. En effet, alors qu'elle connaissait un certain succès, elle ne trouva plus d'éditeur pour ses histoires jugées probablement comme peu dignes d'intérêt. Ben oui, des histoires de « bonnes femmes » écrites pour des femmes, cela ne fait pas se déplacer les foules. Et ce roman ne déroge certainement pas à la règle.

Mildred est une de ces « bonnes femmes » de la middle-class britannique de l'après-guerre. Fille de pasteur, elle a été élevée avec certaines valeurs, et, surtout, une certaine idée de la place de la femme dans la société. Trentenaire, célibataire, elle est déjà classée comme « vieille fille », son rôle principal étant de participer aux bonnes oeuvres, d'aider son prochain et de réconforter les uns et les autres avec une bonne tasse de thé. L'arrivée de nouveaux voisins, un couple non conventionnel, pour ne pas dire excentrique, va peu à peu bousculer la pauvre Mildred.

Pour ma part, je n'avais jamais entendu parler de Barbara Pym avant le challenge solidaire, Barbara Pym qui est une auteure ayant eu apparemment son petit succès de ce côté de la Manche. D'autant plus étonnant puisque j'aime assez la littérature britannique.
Je suis contente d'avoir découvert sa plume même si mon avis, au final, sera en demi-teinte.

Commençons déjà par l'écriture. Elle est datée, un peu surannée, on peut dire qu'elle s'inscrit bien dans son époque. J'ai trouvé la narration très linéaire et manquant de rythme. L'histoire en elle-même n'est pas en reste. Je me suis ennuyée à certains moments, trouvant ce quotidien de la femme célibataire des années 50 morne et triste. Mais, heureusement, il y a ce personnage de Mildred auquel, j'en suis la première surprise, je me suis attachée au fil de ma lecture. Alors que je la voyais comme une femme rigide, sans folie, prompte à juger rapidement, j'ai beaucoup aimé l'évolution que lui donnait l'auteure, soit une femme de son temps, certes, mais faisant preuve d'empathie et, surtout, capable d'évoluer et d'acquérir une forme de modernité. Car si elle peut désapprouver certains comportements de ses semblables, elle sait aussi balayer devant sa porte, ce qui fait, au final, que je la trouvais plutôt dure envers elle-même. Quant aux personnages secondaires, dont certains sont détestables, je ne peux qu'imaginer Barbara Pym en train de sourire en les dépeignant, sachant bien que son lectorat saurait y déceler une pointe d'ironie.

En bref, un roman qui offre un portrait de femme emprisonnée dans le carcan de la société de l'époque mais qui réussit peu à peu à s'en détacher. Un roman-témoignage de l'immédiat après-guerre, à travers le regard d'une femme célibataire. Une lecture qui m'a quelque peu rebutée dans sa première moitié mais qui gagne en profondeur et en intérêt dans la seconde grâce à une narration un peu plus enlevée. Une auteure à découvrir pour ce qu'elle est, soit un témoin contemporain de la société anglaise des années 50.
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