Le sentiment que l’humanité est au bord du gouffre est désormais largement partagé. La colère contre ce qui l’y a menée l’est beaucoup moins.
Le mouvement No TAV a déjà remporté une victoire : la formation d’un sujet collectif opposé au monde tel qu’il va.
Le plus fort, c’est qu’en s’opposant à un monde, ils sont en train d’en créer un autre.
Les forces sociales qui changeront la face du monde se définissent par leur capacité à construire du commun contre un ennemi commun.
La révolution nécessaire ne peut être qu’un basculement, un changement de civilisation planétaire qui s’étendra sur des décennies.
L’État de droit réellement existant, c’est celui qui permet les exactions à Calais et à la frontière italienne, celui qui arrache leurs couvertures aux migrants et les gaze quand ils viennent prendre un café, celui qui crée sans cesse de nouvelles formes juridiques pour que le travail coûte toujours moins cher au capital et que le premier soit toujours plus facilement exploitable par le second.