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Critique de olivierverstraeteRCV99FM


La place des intellectuels dans la pensée révolutionnaire ne peut faire l'objet de débat. Même si celle-ci a tendance quelque peu à s'étioler, à perdre de sa superbe tant il est difficile à l'heure des réseaux sociaux de faire entendre une pensée étayée et raisonnée, les mouvements de gauche révolutionnaire ont toujours eu un souci de théoriser leur action à travers des penseurs. Mais aussi des intellectuels pouvaient donner de la voix quand des activistes étaient arrêtés pour leurs faits d'armes par les pouvoirs en place, synonyme d'oppression et d'autoritarisme. Avec Maldonnes, son dernier roman paru dans la collection Noir de Métailié, Serge Quadruppani nous fait baigner dans cet univers.
Antonin Gandolfo est un auteur de polar et traducteur. On peut le qualifier aussi de militant. Il a eu une jeunesse révolutionnaire qui va l'amener à flirter avec le banditisme , s'y essayer même sans y persévérer. de ce passage il en restera la Rencontre de Georges Nicotra, truand gauchiste qu'il défendra avec d'autres intellectuels pour lui éviter le cachot dans une affaire de braquage à Sin le Noble dans le Nord. Mais, peut-être que des années plus tard, la rencontre avec Guillaume, le fils du droguiste tué lors d'un braquage par le "révolutionnaire" italien à la gâchette facile lui fera reconsidérer son soutien et engagement auprès de lui...?
Difficile exercice que de résumer en quelques lignes la foisonnante et érudite prose de Serge Quadruppani! Maldonnes nous régale nous régale tant par sa construction que par la plongée dans la vie tumultueuse d'Antonin, Georges et Olga, liés par une mystérieuse cantine métallique semblant être aussi salvatrice que maléfique pour celui ou celle qui en détient l'accès. le lecteur est pris dans ce récit à plusieurs voix qui traverse les rêves révolutionnaires de la France de la fin des années 60 jusqu'au début du nouveau millénaire avec des nouvelles formes de lutte en passant par 1981 et l'arrivée de la Gauche au pouvoir. Serge Quadruppani a mis beaucoup de lui dans ce roman même s'il s'en défend dans une forme de postface explicative. Il n'en reste pas moins tout un mot de questionnement autour de l'engagement et de l'aveuglement généré par des figures emblématiques capables d'embarquer des personnes intelligentes de raison. Mais sur eux aussi, il peut y avoir Maldonnes.
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