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EAN : 9791022611343
304 pages
Editions Métailié (12/05/2021)
3.32/5   14 notes
Résumé :
Dans sa jeunesse révolutionnaire, Antonin a voulu être bandit, mais il a dû admettre qu’il n’était pas doué pour ça, et il est devenu auteur de romans noirs et traducteur. Un matin, des décennies après, alors qu’il attend Olga, boxeuse féministe et amour de sa vie, apparaît Guillaume. Fils d’un droguiste assassiné par un braqueur dont Antonin a soutenu la libération, il est venu lui demander des explications. La rencontre de ces trois-là va engendrer la catastrophe ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un roman noir comme je les aimes remplis de subtilité de rebondissements et de références subtiles. Lire ce récit permet de revenir dans les rues de Rome, en passant par le Paris des années 70 et une projection dans la Sicile des années 90
On plonge dans l'histoire agitée de la fin du XXe siècle, dans une étrange course au trésor évoquant de célèbres affaires politico-judiciaires, de l'après-68. Antonin, un ancien braqueur devenu écrivain et traducteur, notamment d'Andrea Camilleri, voit sa vie basculer lorsqu'un jeune homme vient lui demander des comptes.
C'est le fils d'un droguiste assassiné par un braqueur dont Antonin a soutenu la libération en défendant l'assassin de son père.
La rencontre va engendrer la catastrophe qu'Antonin attend depuis toujours.
Cette somme politique s'achève à l'aube des années 20 et laisse dans une réflexion profonde sur la notion d'engagement et des rouages actuels de la société. Une lecture d'été noire et exaltante !
#NetgalleyFrance #Maldonnes
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Première lecture d'un polar de Serge Quadruppani et je ne sais vraiment pas quoi en penser ! Ai-je aimé ? Pas aimé ? Les deux je crois !

J'ai apprécié le personnage d'Antonin, toujours en train de se chercher, ne sachant pas vraiment qui il est. J'ai très souvent eu l'impression d'être à côté du texte ou du sens que l'auteur a voulu lui donner, avec de l'ennui à la clé ! Des malfrats, un auteur ex malfrat, la Mafia, des intellos...

Plein de changements d'époques ont fini de me perdre ! Quelques jours après l'avoir fini j'en suis encore à me demander ce que j'ai lu et ce que je vais bien pouvoir en dire !

Peut-être n'était-ce pas le meilleur livre pour faire connaissance ?

#Maldonnes #NetGalleyFrance

Challenge MAUVAIS GENRE 2021
Lecture THEMATIQUE juin 2021 : Moins de 100 lecteurs
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La place des intellectuels dans la pensée révolutionnaire ne peut faire l'objet de débat. Même si celle-ci a tendance quelque peu à s'étioler, à perdre de sa superbe tant il est difficile à l'heure des réseaux sociaux de faire entendre une pensée étayée et raisonnée, les mouvements de gauche révolutionnaire ont toujours eu un souci de théoriser leur action à travers des penseurs. Mais aussi des intellectuels pouvaient donner de la voix quand des activistes étaient arrêtés pour leurs faits d'armes par les pouvoirs en place, synonyme d'oppression et d'autoritarisme. Avec Maldonnes, son dernier roman paru dans la collection Noir de Métailié, Serge Quadruppani nous fait baigner dans cet univers.
Antonin Gandolfo est un auteur de polar et traducteur. On peut le qualifier aussi de militant. Il a eu une jeunesse révolutionnaire qui va l'amener à flirter avec le banditisme , s'y essayer même sans y persévérer. de ce passage il en restera la Rencontre de Georges Nicotra, truand gauchiste qu'il défendra avec d'autres intellectuels pour lui éviter le cachot dans une affaire de braquage à Sin le Noble dans le Nord. Mais, peut-être que des années plus tard, la rencontre avec Guillaume, le fils du droguiste tué lors d'un braquage par le "révolutionnaire" italien à la gâchette facile lui fera reconsidérer son soutien et engagement auprès de lui...?
Difficile exercice que de résumer en quelques lignes la foisonnante et érudite prose de Serge Quadruppani! Maldonnes nous régale nous régale tant par sa construction que par la plongée dans la vie tumultueuse d'Antonin, Georges et Olga, liés par une mystérieuse cantine métallique semblant être aussi salvatrice que maléfique pour celui ou celle qui en détient l'accès. le lecteur est pris dans ce récit à plusieurs voix qui traverse les rêves révolutionnaires de la France de la fin des années 60 jusqu'au début du nouveau millénaire avec des nouvelles formes de lutte en passant par 1981 et l'arrivée de la Gauche au pouvoir. Serge Quadruppani a mis beaucoup de lui dans ce roman même s'il s'en défend dans une forme de postface explicative. Il n'en reste pas moins tout un mot de questionnement autour de l'engagement et de l'aveuglement généré par des figures emblématiques capables d'embarquer des personnes intelligentes de raison. Mais sur eux aussi, il peut y avoir Maldonnes.
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Merveilleux de causticité, d'humour, de tendresse et d'allant, un polar en forme de somme politique provisoire, où la vengeance est bien glacée, l'avidité bien déchaînée, et l'amour bien présent, même s'il porte ses propres complexités.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/06/23/note-de-lecture-maldonnes-serge-quadruppani/

De la trilogie Krachevski (« Y », « Rue de la cloche », « La forcenée »), qui marquait son entrée en fiction entre 1991 et 1993, aux plus récents « Loups solitaires » (2017) et « Sur l'île de Lucifer » (2018), ancrés dans l'actuel Limousin de son coeur, en passant par sa trilogie Simona Tavianello (« Saturne », « La disparition soudaine des ouvrières » et « Madame Courage ») de 2010-2012, orchestrant une vision affûtée – et pourtant non dénuée d'humour et de sensualité – d'une certaine Italie d'aujourd'hui, Serge Quadruppani a toujours su mêler avec une immense adresse les trames de la grande échelle criminelle, capitaliste et géopolitique avec celles d'un monde en plus petit se nourrissant d'autobiographie, réelle ou supposée. C'est pourtant plus particulièrement l'atmosphère spécifique de « Colchiques dans les prés » (2000), roman explicitement inscrit ici dans la bibliographie du narrateur principal, Antonin Gandolfo, qui en profite justement pour ironiser sur la tendance du lectorat à vouloir démêler le vrai du faux dans ses romans, atmosphère toute irriguée de braquages anciens et de vengeances inassouvies, qui sert d'amorce à la vaste fresque condensée en moins de 300 pages par ce « Maldonnes », publié en mai 2021 chez Métailié.

Multipliant les allusions, sans jamais gêner, bien au contraire, l'implacable déroulé polyphonique (en plus du corps principal du roman d'Antonin Gandolfo, il faudra compter soigneusement avec les récits croisés de Guillaume Lepreneur et d'Olga Nicotra) de ce thriller atypique, Serge Quadruppani convoque au détour des lignes aussi bien Gustave Flaubert (et certain faubourg de Salina) que Carlo Emilio Gadda, Elsa DorlinSe défendre ») que Giorgio Agamben (avec « une politique qui dévoile ses acteurs dans leur vérité nue »), ou Giuseppe Tomasi di Lampedusa que Giorgio Scerbanenco, et nous invite subrepticement à une véritable visite guidée de la Bibliothèque Italienne qu'il dirige chez Métailié depuis 1999, mobilisant lorsque nécessaire, par clin d'oeil joueur ou par instrumentalisation narrative, Andrea Camilleri ou Carlo Lucarelli, Giuseppe Genna ou Gioacchino Criaco, Massimo Carlotto ou les Wu Ming. Armé d'une merveilleuse causticité, il nous entraîne par de remarquables chemins détournés dans les méandres du capitalisme tardif et de sa rage punitive longtemps après les faits (l'affaire Cesare Battisti n'est peut-être pas si loin, non plus que les réflexions indispensables sur ce que fut la lutte armée dans les années 1970), en des territoires ignorés où la vengeance glacée et l'avidité brute ont plus que jamais droit de cité, où les sociétés financières luxembourgeoises ont plus à voir qu'on ne croit avec la dérive continentale conduisant des Beati Paoli de Luigi Natoli aux mafieux de Leonardo Sciascia – voire de Francis Ford Coppola (dans l'auto-parodie contemporaine du selfie généralisé) -, où « le dominant ne saurait chercher d'excuse dans la soumission du dominé », même s'il s'agit, encore et plus que jamais, de « contrecarrer les récits dominants ». Que cette rude balade dans les chemins de traverse soit conduite avec l'humour des « trous » mystérieux demeurant dans la fiche Wikipédia d'Antonin Gandolfo et avec la tendresse qui pointe jusqu'aux possibilités de fins alternatives au roman, ultime clin d'oeil à celles de « Colchiques dans les prés », ne rend que plus puissant et plus nécessaire ce polar en forme de somme provisoire.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Une chronique de Margot, sur Aire(s) Libre(s).
Anto­nin Gan­dolfo est un ancien braqueur, ex-anar devenu écrivain et traducteur (peut-on réellement cesser d'être anarchiste même quand on est écrivain et lettré est une question qu'on se pose, d'ailleurs). Il est notamment traducteur d'Andrea Camilleri, comme l'auteur de ce roman à qui Antonin ressemble étrangement.
« Rejeton d'une lignée détachée de ses racines, je n'ai connu de l'Italie que la cuisine de maman. En même temps que les vertus de savoirs universitaires que j'avais à tort jusque-là rejetés en bloc, Sonia m'a appris la langue de mes aïeux et c'est grâce à elle qu'un jour de furetage dans sa bibliothèque, j'abordai aux rivages du prodigieux continent Camilleri dont j'allais tirer bientôt l'essentiel de mes revenus. Entre nécessité de rencontrer mes éditeurs et désir de comploter avec les camarades de la revue Titanic que j'avais fini par fonder avec Francis, j'avais un alibi pour séjourner à Paris, tout comme j'avais une bonne raison de filer à Rome, avec la nécessité de nouer ces contacts directs qui font les bonnes collections de littérature étrangère. »

C'est un anti­hé­ros qui paraît assez démuni face aux évé­ne­ments de la vie. Il semble avoir du mal à tran­cher, il hésite, tâtonne, dans ses choix de vies et dans ses choix de femmes, aussi… Il passe de vie en marge, d'erreurs en mauvais choix, de milieux en radicalités, de femme en femme, de figures en icônes. Une maladresse tous azimuts dans une vie déjantée, de fait, et difficile à assumer telle qu'elle est : en désordre. Un jour, pendant qu'il pré­pare des grillades sur une ter­rasse, dans une île éolienne, car il vit retiré sur l'île de Salina, il reçoit une visite sur­prise et voit à nouveau sa vie basculer. Un jeune homme vient lui demander des comptes : Guillaume Lepre­neur, le fils du dro­guiste assassiné par un braqueur, Georges Nicotra, connu d'Antonin, qu'il avait fait libé­rer de pri­son en le défendant.
Les choses vont se complexifier encore sous nos yeux de lecteurs : cette réclamation du fils envers le défendeur va-t-elle engendrer la catastrophe qu'il attend depuis toujours ? Antonin va essayer de démêler les fils qui l'ont conduit jusqu'ici, il entreprend le récit de sa vie.

Une vie bien emmêlée pour redouter le pire
Antonin a flotté et navigué dans les milieux inter­lopes, confesse et distribue des idées liber­taires, a toujours mili­té à corps et à cris contre tout et son contraire. Il s'est très rapidement aperçu qu'il n'était pas taillé pour les braquages : en avril 1971, il braque un cercle de jeu, avec deux complices : Jean et Phi­lip­pine. Mais la peur lui fait perdre pied, il tire un coup de feu, erreur, pour empê­cher l'irréparable. le braquage échoue. Jean est arrêté mais ne le dénonce pas. Pour éviter le pire, encore une fois, Anto­nin rompt toute rela­tion avec lui et Philippine.

Une autre prison, pourtant, verra Antonin, arriver. Il deviendra par la suite homme de lettres et de polars, croisement, carrefours des voies, comme le sont les prisons, parfois, avec ou sans violence ou hasard. Peu de temps avant d'être libéré, quelques années plus tard, Jean refera surface et fera suivre l'adresse d'Antonin à Georges Nico­tra, un détenu qu'il a côtoyé quand il était, lui, en prison, à la Santé, un truand gauchiste, soutenu par les milieux liber­taires et d'ultra-gauche. Antonin gravite, navigue dans ces milieux, et il en connaît et comprend les trames, les fils, il soutient, avec une bande d'intellectuels, le braqueur et écrivain Georges Nicotra et participe au mouvement qui va le faire libérer de prison après un braquage pour lequel il se proclame innocent.
La diversification des voix et des regards
À la moitié du livre, les points de vue vont se diversifier, en une étonnante complémentarité, puisque le vrai dépend souvent de qui le dit ou qui le croit…
La suite :
Lien : https://aireslibres.net/2024..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dans le Limousin, et ailleurs sans doute aussi, on dit des chats et des chiens que ce sont « des bêtes à chagrin ».
Pendant quinze ans, j’ai vécu avec Rétive, une chatte qui était la mère de tous les chats de tous mes romans. Comme beaucoup de mes contemporains, je m’éveillais souvent vers quatre heures du matin pour ressasser l’argent qui manque, l’amour qui ment, l’amitié qui trahit et l’absence de sens de tout ça et qu’en plus d’être insensé, tout ça, ça va finir car c’est la vie, la vie ça finit toujours mal et puis, en ce point précis de la nuit où je sentais un grand vide dans ma poitrine, Rétive me sautait sur le torse, elle ronronnait dans mon oreille, me léchait le menton, me mordillait le lobe et s’endormait sur mon plexus, et je me rassoupissais au chaud dans son sommeil de chat.
Un seul nuage pesait sur nous, mais il était bien noir : j’étais obsédé par l’unique différence, insurmontable, entre Rétive et moi. Celle de « l’espérance de vie ».
Pendant quinze ans, il ne s’est pas passé une semaine sans que j’aie peur que Rétive meure, et cette peur prenait la forme d’une toujours très vive représentation : je la découvrais au fond du jardin ou au pied du lit ou dans le bois voisin et mon imagination se mobilisait pour éprouver la sensation de son corps mou dans mes mains ou alors déjà raide, et l’ampleur de mon chagrin, les sanglots des premiers moments et le vide sans fin de la suite. Pendant quinze ans je me suis dit que c’était là une manière de conjurer un malheur qui n’arriverait peut-être pas avant vingt-cinq années et que peut-être je ne serais plus là pour le ressentir – et je le souhaitais avec sincérité.
Je me disais d’ailleurs la même chose quand j’imaginais aussi, parfois, avant de refouler ça bien plus vite et bien plus loin, la mort d’un être humain aimé. Je détestais la complaisance dans le tableau que je m’en faisais, la nouvelle apprise au téléphone, ou la longue souffrance médicalisée, ou l’accident atroce et bête. Je m’excusais aussi, en mettant cela sur le compte de l’angoisse, peut-être même de ma propre mort. À la fin, je m’abandonnais à une sorte de croyance obscure, jamais vraiment raisonnée : si j’y pensais tant, cela montrait bien que la mort de l’être aimé n’était et ne serait jamais que du fantasme.
Et puis, au bout de quinze ans, Rétive est morte.

Non, il n’y a pas maldonne. Vous n’êtes pas en train de lire les premières phrases d’une autofiction à la française tendance cause animale, mais bien le début d’un polar, et qu’il coïncide avec le récit de ce qui s’annonce comme les derniers temps de ma vie ne devrait pas vous gêner pour vivre par procuration des aventures palpitantes. Je n’écris pas pour vous déranger, bien calé que vous êtes dans votre fauteuil et votre vie à vous. Car vous pouvez certes partager, avec une intensité qui vous est propre, le genre d’angoisse que j’énonce ici en introduction, mais il est peu vraisemblable que vous ayez autant que moi des raisons de craindre, depuis tant d’années, la catastrophe. Car là, oui, quelque part très loin au temps de ma jeunesse, il y a eu, salement, méchamment, maldonne.
Et j’ai toujours sur que, même si je n’étais pas coupable de cette mauvaise répartition des cartes qui m’a si bien réussi, je la paierais.
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Après ma sortie en avril 1977, j’ai un moment pensé à raconter cette histoire dans Quetzal à l’appui de développements sur les démocraties protestantes, leurs capacités à neutraliser les conflits et leur disponibilité à la transparence totalitaire. Mais d’autres intérêts m’appelaient. J’avais rencontré Isabelle et décidé d’aller voir Nicotra en prison.
À ces deux éléments qui allaient orienter ma vie s’en ajouta un troisième : je n’avais pas aimé la sensation d’enfoncer du métal dans la chair d’un autre et je me promis d’éviter de toutes mes forces de l’éprouver à nouveau. Après le chapitre amstellodamois, j’ai décidé que je n’étais guère doué pour la dléinquance et j’ai peu à peu orienté mes activités vers des secteurs plus avouables. En lisant les mémoires de Vidocq, je découvris que dans l’argot des bandits de son temps, le faussaire était dénommé « homme de lettres ». Je pris ça comme un présage et connus bientôt le confort de savoir quoi répondre quand on me demandait ma profession. Isabelle m’encouragea dans cette voie, je devins écrivain de polar et, plus tard, grâce à Sonia, traducteur, sans renoncer le moins du monde à mes mauvaises fréquentations.
C’est ainsi qu’au début du XXIe siècle, alors que ma mue sociale était déjà bien entamée, je me suis retrouvé embringué dans des querelles à l’intérieur du milieu ultra-gauche anarcho-autonome parisien, déchiré par un désaccord stratégique fondamental entre les casseurs de vitrines et les brûleurs de poubelles. Comme je me moquais également de tous, les uns et les autres proclamaient partout leur résolution à me frapper si je croisais leur route. Durant quelques mois, je me suis donc déplacé dans la capitale avec un tournevis en poche mais quand j’ai croisé l’un de ces joyeux drilles, je me suis contenté d’échanger des injures avec lui et, malgré l’envie que j’avais de le lui enfoncer dans la narine (qu’il avait particulièrement dilatée, comme un aveu d’envie d’être pénétré sabotant le regard perçant et très viril à la mode dans ces milieux), le tournevis est resté où il était. Pendant les décennies qui ont suivi, hormis quelques rares jets de projectiles trop légers pour faire mal en direction des forces de l’ordre, le piquage de la cuisse de Désiré Venetiaan est donc resté le seul acte de violence aux dépens d’autrui que j’aie jamais commis.
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Je m’aperçois que pour en arriver à expliquer ce moment où, par un automatisme que m’a enseigné Olga, j’ai repéré sur le cou de Guillaume Lepreneur l’endroit où bat la carotide, il me faudra parler d’Olga, bien sûr, mais avant, d’Isabelle et aussi de Sonia : il y a sûrement des conclusions à tirer du fait que des femmes forment les chaînons reliant le bandit manqué au traducteur installé en passant par l’écrivain dont on redécouvrira un jour l’œuvre trop négligée en son temps (après que la clameur provoquée par le fait divers qui a marqué la fin de sa vie sera retombée). Ai-je été le jouet d’ingouvernables passions amoureuses réorientant ma vie à chaque nouvelle rencontre, ou bien un manipulateur qui a su trop bien tirer parti des attachements féminins que lui gagnèrent ses authenticités successives ? Rien ne dit que la postérité tranchera la question avec la radicalité d’une lame entrant dans une artère, il est bien possible que la chose demeure d’autant plus indécidable que tout le monde, le soussigné compris, s’en tape.
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Amis français, ne vous vexez pas si une Sicilienne se permet ce genre de remarque : nos politiciens à nous sont aussi menteurs que les vôtres mais la différence est que personne, ni leurs d électeurs, ni leurs opposants, ne les croit. Personne en Sicile, où on votait massivement pour la Démocratie chrétienne n'a pris ce parti au sérieux quand il a soutenu que la mafia n'existait pas, et pas un des partisans de Berlusconi n'a cru à ses protestations d'honnêteté, sa corruption étant même une raison de l'élire. (page 165)
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Vidéo de Serge Quadruppani
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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