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Citations sur La Maîtresse de Rome (35)

"J'aime comme tu frottes la cicatrice sur le dos de ta main quand tu es inquiet. J'aime la façon dont tu fais d'une épée une partie vivante de ton corps. J'aime quand tu poses sur moi un regard brûlant, comme si tu me voyais pour la première fois. J'aime en toi la noirceur qui veut tuer le monde entier, et la douceur qui le regrette ensuite. J'aime ta façon de rire, comme si tu t'étonnais simplement de pouvoir le faire. J'aime quand tu m'étouffes sous tes baisers. J'aime ta façon de respirer, de parler, de sourire. J'aime que tu me serres si fort que j'en ai le souffle coupé. J'aime ta façon de faire de la mort une danse. J'aime la confusion que je lis dans tes yeux quand tu t'aperçois que tu es heureux. J'aime chaque muscle et chaque os de ton corps, chaque repli de ton âme. Je t'aime tant que je ne peux pas le dire à voix haute en plein jour. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime."
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- Je sais qu'on dit que j'ai peur de mon ombre.
Paulinus sursauta. Une fois de plus, Domitien avait lu dans ses pensées.
- Mais, sachant que la moitié des dix empereurs qui m'ont précédé ont péri de mort violente, je serais stupide de ne pas redouter les assassins. Le métier d'empereur est dangereux.
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Ne valait-il pas mieux rêvasser sur un homme dont la vie serait brève ? Il garderait toujours la beauté de sa jeunesse, et si jamais on se lassait de lui, on n'aurait pas à attendre longtemps qu'il s'en aille. P. 17
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- [...] A partir d'aujourd'hui, tu combattras pour moi, où et quand je te le dirai. Je suis un laniste. Tu sais ce que ça veut dire ? Non ? [...] Le laniste, mon cher, c'est celui qui entraîne les gladiateurs. Tu seras gladiateur. Ce n'est pas une mauvaise vie... les femmes, l'argent, la renommée... Tu vas prêter serment maintenant et commencer l'exercice dès que tes os seront recollés. Répète après moi : " Je promets de supporter le feu, les chaînes, les coups, la mort par le fer". C'est le serment des gladiateurs, mon ami.
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« Ma maîtresse et son père partirent le lendemain matin dans un grand tumulte de chariots, d’esclaves et de litières incrustées d’argent. J’étais libre. Libre ! Le soleil de juillet me cuisait la peau, la poussière qui montait des rues me faisait suffoquer, les nuits étouffantes ramenaient les cauchemars familiers, mais j’étais libre. Plus besoin de suivre Lepida avec un éventail et un mouchoir en subissant ses remarques cuisantes. Plus de Pollio aux mains moites dans les couloirs sombres. Plus de travail, puisque l’intendant avait cessé de surveiller sans relâche nos allées et venues pour passer toutes ses journées au cirque à regarder les courses de chars. Les esclaves mâles filaient à la taverne, les servantes partaient rejoindre leurs amants, et personne ne s’en souciait. »
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On a toujours des ennuis, quoi qu'on fasse, décréta Vix avec sagesse. Alors, autant faire tout ce qu'on peut.
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— Tu l’as tuée.
— Elle le voulait.
— Et si je le voulais, moi ? dit Thea en s’arrêtant soudain dans la tempête, la tête rejetée en arrière. Maintenant ? Tu m’achèverais, moi aussi ? Ça fait des années que j’essaie, bol après bol, mais, de toute évidence, ça ne mène à rien.
Elle étendit ses mains, les paumes vers le ciel. Les cicatrices pâles luisaient sur ses poignets.
— Veux-tu me tuer, s’il te plaît ?
— Quoi ?
— Regarde, je vais même commencer pour toi.
D’un geste rapide, elle se pencha, arracha à la chaussée un caillou tranchant et le passa sur son poignet. Le sang jaillit, d’un rouge terrifiant dans la pénombre.
— Termine, maintenant.
— Non.
Il la regarda, et cette fois il ne put détourner les yeux. Il ne savait pas bien parler.
— Non, répéta-t-il.


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Dame Lepida Pollia. Quelques mois plus tôt, on m'avait achetée afin de lui offrir pour ses quatorze ans une servante de son âge, qui la coifferait et porterait son éventail à présent qu'elle était presque femme. Comme cadeau, je valais moins cher que le collier de perles, les bracelets d'argent et la demi-douzaine de robes en soie qu'elle avait reçus d'un père qui l'adorait, mais elle appréciait visiblement d'avoir à sa disposition son ombre personnelle.
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Les dieux ont donné aux nains des pouces supplémentaires en dessous de la ceinture pour compenser ceux qui leur manquaient au-dessus, chantonna Hercule.
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Quand je posai les yeux pour la première fois sur le sénateur Marcus Vibius Augustus Norbanus, j'eus aussitôt envie de m'occuper de lui - de lui couper les cheveux, de nettoyer l'encre qui lui tachait les doigts, de réprimander les esclaves qui repassaient si mal sa toge. Il était divorcé depuis plus de dix ans et, sans maîtresse de maison, les esclaves en profitaient. J'étais prête à parier cinq sesterces que Marcus Norbanus, quatre fois consul et petit-fils naturel du divin Auguste, se servait lui-même de vin et rangeait ses livres comme n'importe quel veuf plébéien.
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