AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Erveine


Autopsie d'un doute est un livre de Bernadette de Rache qui me vaut de faire ma propre enquête :
Rose Hennequin, 2e étage rue Sur la Fontaine, étudiante à Liège, 21 ans, issue du petit village de Frahan en Ardenne au bord de la Semois en Belgique, retrouvée morte sauvagement assassinée.
Lise, la soixantaine, très proche de Steve Bolland, enseignante retraitée et mère de Thomas et Eva, cette dernière étant mère également de deux filles dont Justine, étudiante en droit à Liège, très proche de sa grand-mère Lise.
Lise, travaille pour ASBL à Oser Dire avec Nadia, Emile et Hervé animant ensemble un groupe de paroles pour des femmes maltraitées, voire plus.
Alexandre Bollet, compagnon de Rose Hennequin, étudiant en lettres classiques et apprenti cuisinier, la retrouve morte. Il était précédemment allé voir Hervé à Oser Dire pour se plaindre de leur voisin harceleur, un certain Vauquier.
Steve Bolland, jeune inspecteur chargé de l'enquête, puis démis de l'instruction suite au décès de Daniel Vauquier, bien connu des services de police et anciennement condamné pour viol et récidive, soit, un coupable idéal ou présumé comme tel. Lequel Vauquier, lors de son arrestation a, dans un premier temps braqué le canon de son revolver sur l'inspecteur Bolland en criant : « je suis innocent, je suis innocent » puis la retournant contre lui s'est fait sauter la cervelle.
― « Affaire classée » prononce la juge Debrou, désinvolte, laissant Steve Bolland en état de choc et sans voix quant au doute qui le taraude.
C'est alors que, dans le département de la Meuse, un véhicule rouge est retrouvé dans le canal de l'Ourthe, avec à son bord une jeune fille du nom de Alison Ferrara, laquelle est morte noyée.
Angelo trouvant une similitude entre les deux affaires prévient son collègue Steve Bolland, lequel, entreprend de nouvelles investigations dans l'attente du feu vert de sa psychologue à grosse lunettes, Géraldine Davers, devant juger quant à elle, de son prompt rétablissement pour une réintégration de son poste suite à un burn-out.
C'est ici qu'intervient Bernadette de Rache qui construit pas à pas avec de courts, mais somptueux paragraphes, le déroulé de l'affaire. Les personnages sont examinés un à un avec une stricte attention. Ils nous sont restitués avec beaucoup d'honnêteté et de réalisme en même temps que déposés en divers lieux de leurs vies respectives. Lieux charmeurs, charmants et témoignant d'une identité culturelle Belge. Nous découvrons alors la puissance des uns et la faiblesse des autres dans ces rapports humains et comment à outrepasser ces rapports de force les opprimés en viennent à se hisser à des hauteurs insoupçonnables soit pour exister, soit pour se venger.
L'écriture de Bernadette de Rache m'a comblée de joie par sa délicatesse, ses pointes d'ironie et la justesse de ses analyses des personnages. Par exemple et pour n'en citer qu'un, l'hésitation de Jacqueline à porter plainte contre son mari. Quand il existe certes aujourd'hui, un réel accompagnement qui incite ces femmes blessées soit, par les coups, soit par les mots, et qu'il subsiste toutefois une hésitation pour franchir le pas. Quand il est question de s'exclure, de son milieu pour les aisées, comme du milieu pour les autres. Il s'agit ici de faire le point, de tirer un trait et ce début de réflexion reste difficile même suivie de la bonne décision, aussi radicale soit-elle. Il y a donc le récit mais aussi la réflexion. La dernière page étant la 547 je dois dire que ce livre m'a complètement captivée et que j'en viens à m'asseoir sur un ‘banc' pour bien y repenser. Je vais donc me diriger vers le premier ouvrage de Bernadette de Rache et lire « La fille sur le banc » pour retrouver ce ravissement. Weyrich édition, collection Plumes de Coq ont bien tenu leur promesse en termes d'exigence de qualité autant que Babelio que je remercie vivement pour m'avoir donné d'apprécier cet ouvrage.


Commenter  J’apprécie          539



Ont apprécié cette critique (53)voir plus




{* *}