Le père ne dira pas la guerre d'Algérie. A personne. Ne dira pas les insultes racistes et son désir d'appartenir à un pays qui ne veut pas de lui.
La mère ne racontera pas l'attente avant de rejoindre son homme en France. Et ses rêves de petite fille aux pieds d'une Tour Eiffel qu'elle ne verra que brièvement, avant de mourir. Française.
Et les frères et soeurs ne parleront pas des sacrifices, des rebuffades. Comment trouver sa place, coincés entre deux cultures. Qui sommes-nous lorsque nous sommes multiples.
Malik ne les dira pas, ces mots. le silence enraciné en héritage. Il les écrira, et c'est sa famille qu'il livre. Noir sur blanc. Sans les polir, sans rien raboter. Sans tricher.
A poil.
Avec leurs échecs et leurs sacrifices.
Il ne les dira pas, et ce sera inutile.
C'est là, partout, ça gorge chaque page.
L'amour.
L'écriture vient nous cueillir dans un questionnement universel. Qui suis-je. Dans ma famille. Dans mon pays. Face à moi-meme.
C'est tendre, parfois drôle, toujours émouvant.
Une belle découverte.
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