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Critique de belcantoeu


Cette tragédie, jouée par les jeunes filles de la noblesse que Mme de Maintenon faisait élever à St Cyr, reprend un épisode de la Bible que Racine suit de très près (4ème livre des rois), bien connu à l'époque, mais plus guère aujourd'hui. Deux royaumes se faisaient alors concurrence, celui de Juda au sud, capitale Jérusalem, composé des deux tribus de Juda et de Benjamin, et le royaume d'Israël au nord, capitale Samarie, comportant les 10 autres tribus. Il n'était pas permis de sacrifier ailleurs que dans le temple de Jérusalem bâti par Salomon et se trouvant dans le royaume de Juda. Les habitants du royaume d'Israël se retrouvèrent donc séparés de la foi antique, voire idolâtres. Joram, roi de Juda, a épousé Athalie, fille du roi d'Israël (elle n'apparait qu'à l'acte II, scène III, mais est présente dès le début dans les répliques des autres protagonistes, c'est un effet dramatique souvent utilisé). Elle entraine son époux dans l'idolâtrie et le culte de Baal, puis son fils Okosias qui sera tué par les gens d'Israël. Athalie, despote orientale, se venge alors par d'autres massacres, y compris celui de ses petits enfants pour éteindre la lignée de David, mais Joas sera rescapé et sauvera la lignée dont Jésus sera issu. À la fin, après d'autres péripéties, la «vraie foi» triomphe, et Athalie est tuée («Le fer a de sa vie expié les horreurs», vers 1809). Cette tragédie, à l'époque du jansénisme, est une allusion aux hérésies et aux usurpateurs, et Racine y glisse en conclusion une allusion destinée à Louis XIV («Apprenez, roi des juifs et n'oubliez jamais Que les rois dans le ciel ont un juge sévère, L'innocence un vengeur, et l'orphelin, un père». Ce sont les trois derniers vers, qui concluent la pièce. Racine se rapproche ici des tragédies grecques en introduisant des choeurs. le principal personnage, non représenté sur scène, est Dieu, et tous les personnages sont tirés de la Bible sauf un, que Racine a ajouté (Salomith).
On trouve quelques archaïsmes dans ce français du 17ème siècle. Par exemple, le mot amour est encore féminin au singulier («Ordonner de l'aimer d'une amour éternelle», vers 346).
Parmi les vers célèbres, il y a le vers initial et les vers 105 et 490.
Oui, je viens dans son temple adorer l'éternel (v. 1)
Les temps sont accomplis, princesse, il faut parler (v. 105)
C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit (v. 490)
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