En lisant
le Diable au corps de
Raymond Radiguet, j'ai pensé au Rouge et le noir
De Stendhal. Thème identique : un jeune homme, ici mineur de surcroît, s'amourache d'une femme mariée. Il a 16 ans, elle en a 19. Dans un décor semi-provincial, l'intrigue a lieu dans la grande couronne parisienne. Les rencontres sont discrètes mais ne le restent pas longtemps. le scandale est proche d'éclater dans ce milieu de « petite bourgeoisie ».
Oui, cela ressemble à du
Stendhal, pour le thème, mais
Radiguet possède sa propre écriture, simple mais raffinée. Au-delà de ces jolis mots, nous avons un jeune garçon, probablement
Radiguet lui-même, qui est d'un cynisme exacerbant. Il n'aime pas cette femme, il a la joie de la posséder, de la tyranniser pour satisfaire son désir de devenir un homme. Alors que le mari est à la guerre, le héros, si l'on peut considérer ce terme adéquat, use et abuse de cette jeune femme, Marthe, qui n'a pas vécu, le pouvait-elle à la Belle Epoque et en ces temps de guerre mondiale, car mariée trop jeune se laisse mener par cette folie.
Ce roman est à la fois une critique de l'hypocrisie d'une société qui se meurt, celle des non-dits, mais également un roman d'initiation. le livre est agréable et, je pense, mérite d'être lu.
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