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Critique de Fortuna


Extraordinaire plongée au coeur de la condition féminine dans les années 60, ce roman de Anne Radge, presque une étude sociologique, nous dresse un portrait saisissant d'une série de ménagères norvégiennes de la classe moyenne dans la petite ville de Trondheim.

Tout le long du livre nous partageons leurs vies et leurs obsessions, le ménage, la coiffure, avoir un enfant, un congélateur, écouter les voisins à travers les cloisons, préparer les repas. Derrière l'apparente légèreté sont abordés des sujets plus graves, l'enfance maltraitée, la jeune mère dépressive, la femme effacée devant le mari violent, le manque de communication dans les couples, la solitude. Un immeuble, huit familles plutôt jeunes, avec ou sans enfants, des femmes occupées aux tâches ménagères, des maris gâtés mais frustrés, rêvant de femmes plus sexy, plus cultivées, plus indépendantes, plus entreprenantes, d'autres satisfaits mais trop absents…

L'auteur retrace avec minutie la vie quotidienne de ces années-là, où commencent à se répandre les appareils électroménagers, facilitant le travail des femmes mais pas encore leur émancipation. Les ragots, les jalousies entre voisins, voisines, le passage des représentants de commerce, les départs et retours des conjoints et enfants au travail, à l'école, rythment les journées, parfois minées par l'ennui. Jusqu'au clin d’œil final. On s'y projette, on s'y glisse comme dans un épisode d'une histoire pas si lointaine ou d'une série TV vintage. Mais si on quitte sans regret cette frénésie domestique, on constate malgré tout que ce sont elles, les femmes, qui ont le dernier mot.
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