AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Malaura


Quelque part en Afghanistan.
Dans une chambre vide de tout ornement ou presque, un homme est allongé, inerte, moribond.
C'est un ancien guerrier qu'une balle dans la nuque a laissé à demi-mort.
Son épouse est auprès de lui, elle le soigne, le lave, le veille. Et surtout, elle lui parle, comme jamais elle n'a pu le faire.
L'homme devient sa "syngué sabour", la pierre magique sur laquelle, selon la mythologie perse, elle peut déverser toute sa colère, ses douleurs, ses souffrances de femme humiliée, brimée par sa condition.

Un roman qui s'apparente au théâtre, par le lieu unique où se situe l'action, par les phrases brèves, factuelles, qui ressemblent à des didascalies, par le coup de projecteur dirigé sur le personnage féminin, cette femme belle et désespérée qui fait entendre sa voix avec la force d'une tragédienne.
Remarqué avec le très beau "Terre et cendres", qu'il a lui-même adapté au cinéma, Atiq Rahimi tient davantage du dramaturge que du romancier dans ce texte intense, dont l'économie de mots et l'écriture dépouillée, sobre, démunie de tout artifice, confère à l'oeuvre une dimension universelle, intemporelle sur l'asservissement des femmes d'Orient et d'ailleurs.
Pour la toute première fois, c'est en français que l'auteur d'origine afghane a décidé d'écrire.
Une façon de saluer son pays d'adoption et une bonne idée puisque l'oeuvre a remporté le prix Goncourt en 2008.
Commenter  J’apprécie          460



Ont apprécié cette critique (35)voir plus




{* *}