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Critique de Bookycooky


Sao Bernardo du grand écrivain brésilien Graciliano Ramos fréquemment comparé à William Faulkner, fut publié en 1934. Narré à la première personne, Paolo Onorio, orphelin très pauvre de naissance, y raconte à près de cinquante ans, son ascension fulgurante au statut de propriétaire terrien. L'homme, escroc, violent, agressif et sans scrupules ne laisse passer aucune occasion pour déplumer qui que ce soit se complaisant dans ses actes vils, en réussissant même l'exploit de nous en faire sourire. Il est la personnification littéraire d'un archétype brésilien le « malandro » , un escroc,un fripon dont il vaut mieux ne pas croiser la route. Sao Bernardo est le nom de la propriété de ce caractère fascinant qui se manifeste au nord-est du Brésil, une des régions les plus pauvres du pays. Lui qui gère et résolu si facilement tout , vu ses qualités indéniables 😁, le jour où il rencontre la Femme, se retrouve au pied du mur …. Une petite phrase glaçante résume l'homme et son histoire « Madalena avait eu un fils », parlant de son propre enfant. Un homme dénué d'amour et de tendresse, qui en tant que narrateur nous laisse facilement entrevoir la vacuité de son existence, un abysse affectif, moral, métaphysique et intellectuel qu'il n'arrive pas à combler ni avec ruse, ni cruauté, ni brutalité, ni avec quoi que ce soit et qui finira par le détruire lui et son entourage …..dommage car il ne manque pas de bon sens et même sollicite notre compassion.

A travers le microcosme qu'est Sao Bernardo, Ramos nous donne un aperçu des riches nuances de la société et de la vie des gens de cette région du nord-est ,Alagoas, dans leurs diversités et leurs hiérarchies, à une époque où le Brésil était engoncé socialement, économiquement et politiquement dans de grosses difficultés, comme d'ailleurs aujourd'hui 😁. Des passages vraiment savoureux dans leurs maladresses érigés par la plume d'Onorio, qui n'a jamais lu un livre de sa vie , encore moins en a écrit un 😁allègent avec humour l'histoire d'un homme et d'une vie très triste et cruelle. Une première rencontre avec Ramos intéressante et nourrissante.

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