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Critique de mylena


Une superbe découverte ! Incompréhensible qu'il est fallu tant de décennies pour qu'Edogawa Ranpo soit traduit en français alors qu'il est considéré comme le fondateur du roman policier au Japon, tel Edgar Allan Poe. Son nom de plume qui peut se traduire « Promenade sur la rivière Edo » est d'ailleurs formé par l'anagramme de la transposition phonétique japonaise du nom de l'auteur de la lettre volée.
La chenille (1929) c'est la nouvelle la plus typiquement japonaise du recueil. Personnellement, même si je l'ai trouvée remarquablement bien écrite, je n'ai pas du tout aimé : trop malsaine, voire répugnante. le portrait psychologique de l'épouse est très fin et très réussi, il y a juste ce qu'il faut pour que l'on comprenne le poids de la culture japonaise dans la situation de ce couple
Chacune des quatre nouvelles suivantes se termine par un twist assez classique après le dénouement apparent, mais à chaque fois on est surpris tant l'idée est inventive.
La chaise humaine (1925) une nouvelle dont le sujet semble encore une perversion malsaine, proche du voyeurisme, ou du moins d'un érotisme suggestif, mais … le récit traîne un peu en longueur mais cela ne fait que mettre particulièrement bien en valeur la chute.
Deux vies gâchées (1924) C'est l'histoire d'un crime commis sous somnambulisme, dans une variation originale. Ni détective ni enquête mais il y a bien un meurtre et à la fin, il est résolu. C'est peut-être la nouvelle la moins réussie dans la mesure où c'est celle où l'on sent le plus venir les retournements.
La chambre rouge (1925) Un homme raconte une série de meurtres dans un club privé, le dénouement, en deux temps encore, est vraiment surprenant. C'est peut-être la plus réussie.
La pièce de deux sens (1923) La nouvelle la plus policière au sens strict du terme, quoique…,c'est aussi celle qui emprunte le plus à Edgar Allan Poe,avec une énigme très oulipienne en prime.
J'ai aussi particulièrement apprécié le choix de l'éditeur de mettre ces récits dans cet ordre. Souvent je suis déçue par les recueils de nouvelles, surtout quand ce n'est pas l'auteur qui s'est occupé du choix de l'ordre des textes. Souvent il n'y a pas d'autre logique que de mettre le meilleur en premier, pour accrocher le lecteur, qui court donc à une déception croissante. Une autre option est de les mettre en ordre chronologique, mais c'est plutôt rare ces dernières années. Ici, j'ai l'impression qu'elles ont été classé de la moins à la plus policière, ce qui est un choix qui se tient, et qui marche. J'ai aussi apprécié que chaque nouvelle soit précédée d'une très courte préface-présentation, plutôt que d'avoir une préface qui chapeaute le tout.
J'ai hâte de lire d'autres oeuvres d'Edogawa Rampo, du moins parmi celles qui ne sont pas de la même veine que La chenille.
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