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Critique de Goudal


Goudal
10 septembre 2020
Ne connaissant Raoult que par les vidéos qu'il publie chaque semaine, j'ai voulu en savoir plus sur l'individu, ce qu'il pense, ce qu'il croie et ce qu'il dit au delà de la controverse actuelle sur le covid et son traitement par l'HCQ.
J'ai choisi de lire "Dépasser Darwin" écrit il y a 10 ans pour avoir un peu de recul. de plus, le titre est intrigant me sentant plutôt darwinien que créationniste.
Je ne regrette pas. C'est un excellent petit bouquin facile à lire et pédagogique.

Le premier chapitre "L'homme, cette chimère : l'évolution relue et corrigée" commence par démonter 4 idées fausses :
- les espèces ont divergé très tôt,
- les espèces dérivent les unes des autres,
- certaines espèces sont archaïques, d'autres sont modernes,
- ne se transmettent que les caractères utiles à l'espèce.
Ces idées sont parfaitement démontées, déconstruites par les découvertes actuelles notamment en génétique. Ce qui est essentiellement critiqué c'est la représentation de l'arbre vertical de Darwin ou l'homme se situerait sur la plus haute branche. Ainsi nous apprenons que 80% de nos gênes proviennent de nos ascendants. Ils sont bien identifiés par leurs fonctions. Les 20% restants sont des recombinaisons permanentes de bouts de gênes et on ne sait à quoi ils servent.

Le second chapitre "L'homme dans son écosystème : l'évolution sous influence" nous ramène à des choses plus concrètes. Il débute sur "Les nouvelles maladies liées aux animaux" avec tout un tas d'exemples très concrets sur "la mondialisation faisant le bonheur des épidémies" en appauvrissant notre écosystème. : grippe, sida, chikungunya.
Lorsqu'il fait le bilan des épidémies, on croit le livre écrit hier tellement cela nous raconte déjà la covid.

Le chapitre 3 s'intitule "L'homme, terre de peuplement. La lutte pour la vie et l'évolution ... en nous".
Tout est là : nous sommes un écosystème pour les milliards de microbes que nous hébergeons. Pour chacune de nos cellules, nous abritons, 10 archaeas, 100 bactéries et 1000 virus. Cette fois, on entrevoie lh'omme par ses maladies : cancer, ulcère , lymphome, obésité. Et souvent les causes sont liées aux hôtes que nous abritons.

Le dernier chapitre est Demain, quelle évolution pour quelles espèces?
Raoult se garde bien de prédire l'avenir mais il ne manque pas de décrier :
- la modélisation prédictive,
- le fonctionnement des revues scientifiques,
- la recherche fondée sur l'hypothèse.
On apprend Craig Venter qui a créé le premier virus entièrement artificel.
Avant de conclure, nous faisons un petit détour sympathique avec le rhizome de Deleuze et Guatari pour détrôner l'arbre darwinien.

Pour sa conclusion, Raoult fait référence à Nietzsche et à "sa" volonté de puissance. Mauvaise pioche. Son nouveau pote Onfray lui aura expliqué que "La volonté de puissance" attribuée à Nietzsche a été publié après manipulation par sa soeur pro-nazie notoire.

Petit bouquin brillant, souvent drôle et toujours très instructif, il démontre que Raoult n'est pas le zozo pour lequel on veut le faire passer. C'est un médecin- chercheur pragmatique,cultivé et très accessible. le personnage m'énerve quand il dit faire partie de l'élite, ce qu'il est certainement. Il aurait tout à gagner à se présenter comme l'artisan besogneux qu'il est vraiment.
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