Picorées entre plusieurs autres lectures, ces douze nouvelles de
Ron Rash rassemblées dans
Incandescences et traduites par
Isabelle Reinharez ont toutes en commun de conserver une petite lueur faiblarde d'espoir ou d'humanité dans des environnements désespérés.
Rash y revisite tous ses thèmes de prédilection, ceux qui perpétuent ou au contraire détruisent peu à peu la Caroline-du-Sud et ceux qui y vivent. Ici la misère au quotidien et la fierté conservée de ceux qui la subissent ; là, les petits larcins minables qui rendent la vie plus acceptable ; dans une autre, cette nature ancestrale qui recule quand les bulls avancent ; et encore les ravages de la meth qui n'en finit pas d'étendre ses frontières ; et enfin les croyances qui rappellent un passé auquel il fait bon se rattacher.
Chantre des Appalaches et contemplateur d'un monde qui meurt,
Ron Rash est un surdoué de l'écriture mélancolique, un explorateur désabusé de l'âme humaine et un poète délicat. Dans une économie de mots qui surprend toujours autant, il rappelle opportunément que la littérature peut s'écrire en quelques pages seulement. À condition que le style soit juste incandescent…
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