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Critique de florigny


Au début de la lecture de Comme un poison entre nous, j'ai émis un franc et massif waouh hélas rétrogradé après l'épilogue en bof. Il s'agit d'une énième étude sur l'usure des couples, sur les promesses éternelles transformées peu à peu en condamnation à perpétuité, sur la charge mentale des femmes, sur l'insatisfaction, les rêves avortés, sur les enfants utilisés comme fausse bonne idée pour cimenter une union fissurée. Un sujet certes commun mais que j'apprécie beaucoup. Il y a tant de manières d'aborder ces questions éternelles et universelles.


Immédiatement, j'ai été séduite par l'angle d'attaque adopté par Monica Rattazzi – ainsi que par son style syncopé sans être décharné -, délaissant quelque peu l'approche psychologique au bénéfice d'une très fine observation de la vie quotidienne – petits déjeuners, devoirs scolaires, repas, sorties - d'une famille lambda, qui en dit long sur l'organisation du couple, la répartition des corvées et le rôle de chacun. Julie, Pierre et leurs deux filles sont passés au crible. Pour corser l'intrigue, l'auteure injecte dans l'histoire de nouveaux voisins : une maman solo et Hadrien, son fiston ado, qui rapidement prend racine dans la maison d'en face, admire Pierre jusqu'à en faire son papa fantasmé, et initie des incidents de plus en plus anxiogènes. Jusque là tout va bien, quelles trouvailles originales, quelle bonne idée de laisser planer le doute sur la santé mentale de Julie ou les motivations de Pierre, ainsi que sur l'histoire familiale d'Hadrien, gosse en apparence perturbé. Est-ce Julie qui déraille ou Pierre qui la manipule, Hadrien est-il dangereux ou un ado malheureux ? Toutes les hypothèses sont permises et savamment entretenues grâce au talent de l'auteure.


C'est une fois connue l'issue de l'histoire que je me suis dit que l'ensemble manque cruellement de profondeur et de méticulosité : sans spoiler et en vrac, les raisons du comportement d'Hadrien sont occultées, la personnalité de sa mère est esquissée en moins de quelques phrases, les problèmes gravissimes évoqués sont réglés grâce aux déménageurs bretons (ou d'autres !) en une ligne. Au final, Comme un poison entre nous aurait pu être un excellent roman qui me laisse au contraire une sensation d'inabouti frôlant le bâclage. Dans sa forme, il ressemble à un brouillon, un premier jet, un synopsis, dont les indications n'ont pas été reprises pour être approfondies, enrichies. Dommage car il y a vraiment de très bonnes idées qui auraient mérité d'être mises en valeur et développées.
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