Comme un poison entre nous

Je vous parle aujourd'hui d'un thriller psychologique auquel le terme "Gagné en intensité" prend tout son sens.

Un sujet de fond, qui peut paraître basique et courant, le couple, la famille, la difficulté de préserver le fragile équillibre après de nombreuses années de vie commune.

Mais les choses ne sont pas si simples. Car les prédateurs rôdent et ils se cachent parfois sous des apparences d'anges.

Une histoire qui prend vite aux tripes, qui angoisse car elle touche à la famille, et Julie est toutes griffes dehors pour la protéger.

Un roman dévoré en 24 heures à peine, tant il est intense et fort. Un savant mélange de drame familiale et de thriller psychologique qui page après page décrit une situation qui fait réagir le lecteur et lui fait éprouver des sentiments contradictoires et forts, la colère, l'empathie et il ne peut que s'apercevoir que l'auteure parle à merveille de la difficulté d'être soi-même tout en préservant les autres.

Des personnages attachants qui n'ont ni raison, ni tort, ils sont humains tout simplement. Un roman dont je me souviendrai et dont l'auteure Monica Razzati est à suivre de très près, sachant que Comme un poison entre nous est son premier roman.

Un équilibre parfait entre les deux facettes de ce roman.

Merci à Babelio ainsi qu'à Scrineo.
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J'ai terminé ce livre il y a deux jours, mais j'avais besoin de mettre mes idées en place, pour vous offrir une chronique du niveau de cette lecture. J'en suis encore toute chamboulée, car c'est une vraie claque que je viens de recevoir. Ce n'est pas un coup de coeur, parce que j'ai été dérangée durant tout le long, cependant, c'est un roman qu'il est difficile de lâcher une fois commencé !

Julie a tout ce qu'il faut dans sa vie : un mari, deux filles adorables et un boulot dans lequel elle commence à s'épanouir. Mais la venue de nouveaux voisins va changer la donne. Surtout avec l'adolescent qui a décidé de faire de son mari son père par substitution. Cela aurait pu être mignon et presque accepté, si seulement il ne s'incrustait pas chaque jour chez eux, en plein repas de famille, en pleine activité, et s'il ne montrait pas des signes inquiétants envers Julie. En effet, c'est un garçon intelligent, qui lui montre bien que son mari deviendra son père. Il est exécrable avec elle, alors qu'il s'accapare toute l'attention du père. Pour Julie, c'en est trop et elle essaye de le faire comprendre à son mari, qui, lui, ne voit pas les choses de la même manière.

Autant être honnête dès le départ : ce roman m'a dérangée dès les premières lignes. En le commençant, j'ai vite compris que ce serait un livre différent de ce que je lis, avec une ambiance glauque, oppressante et qui met très mal à l'aise. Julie est mal dans sa peau, et grâce à quelques chapitres de son point de vue, on voit son mal-être s'amplifier. Elle ne comprend pas que son mari ne voit pas le mal qui vit en leur voisin, qu'il essaye de briser sa famille, juste pour avoir un père à lui tout seul. Il ne voit pas les regards condescendants et méchants qu'il jette à sa femme, les sourires victorieux quand il réussit à avoir le dernier mot, les paroles blessantes qu'il peut avoir à l'encontre de ses filles ou d'elle-même. En somme, son mari est touché de l'attention que lui porte ce gamin et totalement aveugle des vraies raisons.

Vous n'imaginez pas à quel point j'ai pu le détester (ainsi que son mari, qui par son aveuglement, peut devenir très vite agaçant). J'avais envie que tout s'arrange, mais à chaque fois que les filles voulaient expliquer des choses, des raisons extérieures faisaient que cela devenait difficile. Ce roman traite à la fois du harcèlement moral, physique, du mal-être des personnes, de l'aveuglement que peuvent en avoir d'autres, de la méchanceté d'un enfant, mais surtout de sa motivation à avoir ce qu'il veut, qu'importent les façons dont il les a.

Julie m'a énormément touchée. J'ai eu souvent pitié d'elle, j'étais triste qu'elle souffre autant et je n'avais envie que d'une chose : qu'elle redevienne heureuse, qu'elle quitte ce mari qui ne s'occupe plus d'elle, ne la voit plus et passe son temps libre avec le voisin. Quant au mari, eh bien... il m'a profondément agacée. Aveugle, méchant dans ses mots et assez buté, il ne voit pas le mal que ce gosse fait à sa famille. Clairement, il fait passer son voisin avant ses filles, et ne se rend pas compte de la douleur qu'elles ressentent, lui qui n'a jamais vraiment été présent pour elles avant.

Et quand la vérité éclate... On pense enfin que tout va s'arranger, mais les non-dits, les douleurs du passé, l'abandon du mari envers sa femme et ses filles sont beaucoup trop présents pour qu'un nouveau départ s'enclenche. La seule joie que l'on a, c'est que toute cette histoire se finit plus ou moins bien. Que ce gosse, qu'on a appris à détester, voit la situation se retourner contre lui. ENFIN. Et là, on peut souffler. Cela faisait longtemps, mais je n'ai pas réussi à décrocher du roman une seule fois. J'ai passé ma nuit dessus (couchée à 5h du matin, pour avoir le fin mot de l'histoire), parce que malgré le côté oppressant et gênant, on veut savoir la finalité, on veut savoir comment tout ça va se finir. C'est addictif et très très gênant, mais c'est une lecture que je vous conseille vraiment. L'auteure, grâce à sa plume et ses mots, met des paroles, des gestes sur des quotidiens difficiles pour certains, mais qui ne sont pas visibles dans la vie de tous les jours. Julie est malheureuse, mais ne le montre pas à l'extérieur, et c'est aussi ça qui fait en quelque sorte sa force.

En résumé, un roman qui m'a bouleversée, dérangée et oppressée tout le long de ma lecture. Une famille déjà déchirée par le train-train quotidien mais qui empire avec l'arrivée de cet adolescent qui voit en son mari un père qu'il n'a presque jamais eu. Tous les coups bas sont permis pour l'avoir de son côté. La méchanceté, la bassesse et la fierté sont les traits qui le caractérisent, et on arrive facilement à le détester pour ce qu'il est et ce qu'il fait. En bref, je ressors de ce roman complètement vidée, mais contente de l'avoir découvert.

* Je remercie Scrinéo et Camille pour leur confiance ! *

Justine P.
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Julie et Pierre quarantenaire sont mariés depuis presque 15 ans et sont les heureux parents de deux filles de 14 et 10 ans. En apparence la famille parfaite : jolie maison, un boulot palpitant pour Pierre, une jolie reconversion pour Julie, des filles adorables. Tout le monde les adore mais surtout Hadrien 14 ans le voisin, le sourire par devant étrange par derrière. L'intrusion dans cette vie parfaite va faire vaciller ce château de carte. Mais est-ce vraiment cette unique raison…..
Comme un poison entre nous est un thriller psychologique qui m'a donné la chair de poule. Dès les premières lignes on rentre dans une cette famille et dans une maison qui m'a donné froid dans le dos. Et tout ça pour la présence d'un gamin de 14 ans. Chapeau l'artiste. Un univers étouffant, une envie de secouer Julie, une envie d'aider les filles, et surtout une envie de claquer Pierre ! On est dans l'empathie la plus totale de ce roman noir et pour toute la famille. Hadrien est le parfait poison et on attend tout au long du livre le remède.
Ce roman traite beaucoup de problèmes existants dans un couple : le manque de communication, la confiance, le point de non-retour, le besoin de plaire, se sentir utile et valoriser. On assiste à l'érosion de ce couple unis doucement mais surement. Vont-ils se réveiller ? Vont-ils ouvrir les yeux ? Quel est leur problème ?
Un coup de coeur pour ce livre ! Merci pour l'émotion (la peur) ! Il y a longtemps que je n'avais pas tremblé pour un thriller. Comme quoi un psychopathe peut se cacher en n'importe qui…. Comme un sourire d'ange !

Au début de la lecture de Comme un poison entre nous, j'ai émis un franc et massif waouh hélas rétrogradé après l'épilogue en bof. Il s'agit d'une énième étude sur l'usure des couples, sur les promesses éternelles transformées peu à peu en condamnation à perpétuité, sur la charge mentale des femmes, sur l'insatisfaction, les rêves avortés, sur les enfants utilisés comme fausse bonne idée pour cimenter une union fissurée. Un sujet certes commun mais que j'apprécie beaucoup. Il y a tant de manières d'aborder ces questions éternelles et universelles.


Immédiatement, j'ai été séduite par l'angle d'attaque adopté par Monica Rattazzi – ainsi que par son style syncopé sans être décharné -, délaissant quelque peu l'approche psychologique au bénéfice d'une très fine observation de la vie quotidienne – petits déjeuners, devoirs scolaires, repas, sorties - d'une famille lambda, qui en dit long sur l'organisation du couple, la répartition des corvées et le rôle de chacun. Julie, Pierre et leurs deux filles sont passés au crible. Pour corser l'intrigue, l'auteure injecte dans l'histoire de nouveaux voisins : une maman solo et Hadrien, son fiston ado, qui rapidement prend racine dans la maison d'en face, admire Pierre jusqu'à en faire son papa fantasmé, et initie des incidents de plus en plus anxiogènes. Jusque là tout va bien, quelles trouvailles originales, quelle bonne idée de laisser planer le doute sur la santé mentale de Julie ou les motivations de Pierre, ainsi que sur l'histoire familiale d'Hadrien, gosse en apparence perturbé. Est-ce Julie qui déraille ou Pierre qui la manipule, Hadrien est-il dangereux ou un ado malheureux ? Toutes les hypothèses sont permises et savamment entretenues grâce au talent de l'auteure.


C'est une fois connue l'issue de l'histoire que je me suis dit que l'ensemble manque cruellement de profondeur et de méticulosité : sans spoiler et en vrac, les raisons du comportement d'Hadrien sont occultées, la personnalité de sa mère est esquissée en moins de quelques phrases, les problèmes gravissimes évoqués sont réglés grâce aux déménageurs bretons (ou d'autres !) en une ligne. Au final, Comme un poison entre nous aurait pu être un excellent roman qui me laisse au contraire une sensation d'inabouti frôlant le bâclage. Dans sa forme, il ressemble à un brouillon, un premier jet, un synopsis, dont les indications n'ont pas été reprises pour être approfondies, enrichies. Dommage car il y a vraiment de très bonnes idées qui auraient mérité d'être mises en valeur et développées.

Un roman qui m'a beaucoup plu mais si vous vous attendiez à un vrai thriller, il se pourrait que vous soyez un poil déçu.

Julie est mariée à Pierre.
Ils ont deux filles, une maison et tout pour être heureux.
Le tableau est idyllique.
Alors, lorsque Hadrien, 14 ans, emménage en face de chez eux, il ne désire qu'une chose, briser cette famille et surtout faire de ce père de famille, le sien.
Julie, en plus de connaître les affres de la routine dans son couple, va voir cette intrusion dans leur vie comme le pire des poisons.

Tout d'abord, je tiens à dire que l'auteur a une très belle plume et surtout beaucoup de psychologie, tout semble si vrai : les sentiments, les émotions, on pourrait penser que c'est "du vécu".

L'héroïne est dans une impasse sentimentalement, son mari ne la désire plus, il est absent la plupart du temps et tout les deux ont pris des chemins différents.

Julie va se remettre beaucoup en question, va beaucoup faire le point sur sa vie de femme et c'est vrai que le roman reposera beaucoup, voire trop, pour certains, sur cet état de fait.

L'auteur nous offre une vraie réflexion sur la fin d'un couple, l'évolution de deux êtres qui s'aimaient et du coup le côté thriller passe un peu à la trappe.

Pourtant le sujet semblait très intéressant : un enfant qui n'a rien à perdre et qui tente par tous les moyens de s'imposer dans une famille et de devenir l'enfant présent, à l'écoute et indispensable auprès d'un adulte qui ne se sent pas aimé dans sa propre famille.

D'autant plus qu'Hadrien ne reculera devant rien pour récupérer "ce père idéalisé".

Mais ce qui devrait être l'intrigue principale est éclipsée par les états d'âme et l'introspection de Julie.

Certes, le sujet m'a intéressée même captivée mais pour les amateurs de thriller en quête de frissons, il ne faut pas s'attendre à un thriller haletant.

J'ai passé un très bon moment de lecture et j'ai beaucoup apprécié cette immersion dans un couple au plus mal mais l'intrigue principale a été sous-exploitée et c'est un peu dommage.