Apostilles à l'ouvrage Jean & Pierre Ravier : 60 ans de pyrénéisme

A l'Arbizon, encore et toujours, et sur ses jardins suspendus aux saxifrages jaillissant du rocher qui nous font comme une haie d'honneur. Grimpeurs-jardiniers -et casqués! - d'un jour, nous nous y sommes lentement, précautionneusement frayés un chemin.

Apparition progressive, au fur et à mesure de la descente, de la paroi du Tozal, jaillissant d'un seul élan, éclatante de couleurs, au-dessus de la forêt : le spectacle nous laisse l'un et l'autre sans voix, muets d'admiration.

Une telle muraille semble vraiment jeter un défi aux lézards eux-mêmes. (R Ollivier)

il s'agissait là de la première sortie en montagne de Jean depuis son accident au Capéran de Sesques, huit mois et demi plus tôt. Notre belle victoire commune sur "la paroi la plus rébarbative du Vignemale" (Lucien Malus) relégua pour Jean et moi au rang des mauvais souvenirs l'accident survenu au Capéran et elle confirma en même temps la réalité du véritable miracle opéré par le bon docteur Lhez sur le pied aux trois quarts écrasé et où la gangrène s'était déclarée.

les lieux si austères... les obstacles rencontrés, si nombreux, si élevés... malgré ma confiance en Jean, sachant que toute marche en arrière nous était absolument impossible, presque angoissante une question, au fur et à mesure de notre lente et si difficile progression, n'avait cessé de m'obséder : allions-nous finir par en sortir, par nous en sortir?... Qui eût pu, en effet, à l'époque, s'i l'avait fallu, venir là à notre aide?