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Critique de hellrick


Harry Dickson a été longtemps présenté comme le « Sherlock Holmes américain ». On sait également depuis des années la méthode employée par Jean Ray : ne pas traduire les fascicules originaux mais laisser libre cours à son imagination pour développer une intrigue à partir des illustrations. Alors celui qui attend des enquêtes rigoureuses à la Holmes risque d'être déçu. En réalité, Harry Dickson, enquêteur de Baker Street, est bien plus proche du Holmes passé dans l'imaginaire collectif que du détective créé par Conan Doyle. Car Harry Dickson résout des énigmes complètement farfelues, dignes du serial ou des romans pulp, nous sommes davantage dans l'esprit d'un Doc Savage que du « canon » holmésien. Dans ce recueil, l'enquêteur se confronte à des singes dressés transformés en pyromanes, à des savants fous mi-homme mi-primate, à des cabinets de magie secrets,… Il recherche également le « miroir noir » du mage John Dee, etc. Bref, nous sommes loin, très loin, du « vrai » Sherlock Holmes…et finalement plus proche du Sherlock des continuateurs de Conan Doyle, celui qui se confronte au surnaturel, au rat géant de Sumatra et identifie le coupable à partir d'un grain de terre qui ne peut provenir que d'une région particulière.
En deux nouvelles d'une soixantaine de pages, Jean Ray nous offre donc un pur concentré de littérature de gare « pulp » : des histoires ramassées, découpées en chapitres courts terminés par des cliffhangers ou des révélations, avec des personnages schématiques et réduits à l'état de « personnages non joueurs » permettant simplement à l'enquête de progresser. Mieux vaut d'ailleurs ne pas trop réfléchir à la méthode de Dickson ou à ses déductions tarabiscotées, l'auteur sortant de son chapeau les éléments nécessaires à la progression, finalement très linéaire de son détective : il part d'un point A (le mystère), rencontre divers protagonistes étranges, découvre des éléments fantastiques et aboutit au point B (la résolution). Les explications finales, elles-aussi, feront se hérisser les cartésiens. Une fois encore nous sommes loin de Conan Doyle. Est-ce un bien ou un mal ? Probablement un bien finalement, celui qu'on présente comme un simple clone de Holmes acquiert ainsi son identité propre et devient un détective de l'étrange à la manière du Jule de Grandin de Seabury Quinn.
Certainement suranné mais ayant aussi bien vieilli qu'un bon whisky, Harry Dickson propose un divertissement très plaisant et énergique. Alors on ne lira probablement pas toute la saga d'une traite (le côté mécanique de l'écriture apparait rapidement) mais une nouvelle de temps en temps est l'assurance d'une petite heure de distraction. Et ce recueil, qui propose deux histoires très sympas, une bonne manière de commencer son exploration.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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