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Critique de EvlyneLeraut


Original, contemporain, « Adrian Æ » est une subtile analyse toute de contrastes. Deux mondes qui vont s'entrechoquer , puis se rassembler telles des poupées gigognes. Ce récit est passionnel d'un côté et absolument cartésien et expérimental de l'autre.
L'incipit donne le ton . « Adrian Experi, dit Ad, Adan, Adi ou simplement monsieur Experi n'eut pas la vie facile. Ni simple, ni désirable, ni même non désirable sa vie ne fréquenta aucune frontière connue et c'est pourquoi elle continue à nous surprendre, d'habiter nos mémoires, longtemps, très longtemps avant qu'elle n'ait commencé. »
L'histoire cinématographique est quasi chirurgicale.
En 1953, à Los Angeles, Adrian a rendez-vous avec Lore H.B. afin de dévoiler son scénario. Ava Gardner est attendue également. Nous sommes dans une ambiance feutrée entre murmures, attirances, la gestuelle douce et l'aura d'Ava Gardner sublimée.
Dans l'autre versant du roman (on passe de l'un à l'autre sans difficulté aucune), le « projet Adrian » va être élaboré par deux observateurs.
« Un jour advient, disais-je, où la machine pourra mieux s'exprimer que l'homme et finira par être reconnue comme la seule gardienne authentique de son « langage ». Enfin. »
Ce roman habile, intuitif, pragmatique démonte les diktats cinématographiques. le laboratoire expérimental est la mécanique et les rouages des fonctionnements intérieurs. Tout ceci est très mathématique et futuriste.
Philippe Raymond-Thimonga est le scrutateur. Il tire aussi les ficelles de ce récit profondément intelligent.
Entre la passion et la réalité, le corpus avant-gardiste, les entrelacs d'une histoire tirée au cordeau.
La dualité entre l'homme révélé et l'homme transmué par les nouvelles technologies.
Ce roman est éclairant, moderne. Une mise en abîme grand écran.
Publié par les majeures éditions Serge Safran éditeur.
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