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3.2/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1959
Biographie :

Philippe Raymond-Thimonga est un écrivain, romancier et poète français, né à Paris en 1959.
Son œuvre de fiction se distingue à la fois par ses liens originaux entre le roman et la poésie, et par une approche de plus en plus marquante, dans ses derniers livres, de la question de l'humain dans la société contemporaine — qu'il s'agisse des vertiges de l'identité aujourd'hui ou de l'humain et l'extrême violence terroriste.
Il a écrit le livret d'un oratorio, La Célébration des Invisibles, pour les Percussions de Strasbourg et le compositeur Philippe Hurel.
Il vit à Paris, où il enseigne la psychologie.

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
(Les premières pages du livre)
Adrian Experi, dit Ad, Adan, Adi ou simplement monsieur Experi n'eut pas une vie facile. Ni simple, ni désirable, ni même non désirable sa vie ne fréquenta aucune frontière connue et c’est pourquoi elle continue à nous surprendre, d’habiter nos mémoires, longtemps, très longtemps avant qu'elle n'ait vraiment commencé. Avant qu'elle n'ait légalement et dûment commencé. Voilà qui peut sembler curieux. Surtout à une époque comme la nôtre, je veux dire pleine d’une épaisseur de temps vénérable et cependant restreinte à son présent, aplatie entre les bornes de l'actualité. La spectaculaire époque du présent-actualité: sans fenêtres ni couloirs ouvrant sur le passé, sur un hier ou un demain habitables et vivants. À cette période ambiguë les hommes ont donné le beau nom d'Aujourd'hui.
Improbable aventure que celle d'Adrian Experi, mais dont je peux te parler à mon aise, car Adrian Experi c’est moi. Et si je le fais ainsi — semblant lever le masque sitôt posé, ce qui ne sera pas sans conséquences —, c'est parce que j'ai choisi d'en témoigner auprès de toi. Oui, d’en parler de préférence à toi.
Pourquoi?
Je m'adresse à toi car je sais que tu vas me comprendre. Chaque jour du fond dévasté de nos pratiques une lueur s’obstine à briller, brille, brillerait malade ou dérisoire même si pour toi désormais rien n’est sûr. Cependant, prenant courage, je m'adosse au vide et te parle: du coup tous les mots qui vont suivre s'enchaîneront sans garantie. Et si tu veux continuer à me lire, quoi qu'il advienne, protège-toi. Surtout protège-toi. Car en ce qui me concerne je préviens mais n'épargne pas.
Maintenant, si tu penses avoir préservé dans ta vie le fil naturel d’une respiration, écoute:

L.A. 1953
Dans le rétroviseur elle voit basculer vers la ville les lacets qui grimpent sur Roscomere Road, qui lentement traversent les pins dans les dernières lueurs du jour, Moonce, non pas vautrée, affalée ni même abandonnée juste assise à l'arrière de la berline, bien droite, tête penchée tout de même le regard fixé vers l’ailleurs ou simplement le vide qu'aspire à l'avant le rétroviseur de la Packard marine, se murmurant avec un reste de tendresse: encore un tour... un dernier tour et puis j'irai dormir..., voyant cependant de plus en plus s'éloigner le quartier des studios où elle doit tourner le lendemain à l'aube, et, à mesure que s’épaissit la végétation, se rapprocher la blanche et enfouie maison de Lore H. B.
Enveloppée d’une capeline laissant deviner le chic plus spectaculaire de sa tenue, la jeune femme se penche vers le chauffeur: «Allez, rien qu'un tour, Roy, je t'en prie, un dernier... et puis j'irai dormir.» Dans le rétroviseur du plafond le chauffeur lui décoche un sourire. Aussitôt la passagère se détourne pour masquer sa reconnaissance et, une dernière fois, les yeux baissés, révise la conformité de sa tenue: n'avoir rien trahi cette fois, pas de gaffe, la hauteur des talons, le fourreau de satin vert... noir?... vert ce soir de ce vert appelé Pandora, le moindre clip, bijoux (forcément authentiques) jusqu’à l’aura de la coiffure, bien sûr, d’une ressemblance que certains sur son passage dans la villa qualifient «d’hallucinante».
Ouvrant les yeux, d’un geste brusque Moonce Moon rabat son manteau sur le vert de sa robe, et, digne, lève la tête (peu visible sous la capuche), son regard laissant filer sur le côté un panneau où l’on peut lire en lettres à demi absorbées par la nuit (malgré le scintillement qui vient juste de s'allumer), où l’on pourrait deviner si l'on avait la curiosité des derniers arrivants sur la ville (comme un humour noir propre à cette région du monde), où l’on aurait pu déchiffrer au passage :
Bienvenue
à la Cité des anges

puis quelques minutes plus tard si on n'avait pas été trop distrait sur un panneau identique on aurait aperçu
Bienvenue à Hollywood

et enfin, sur un troisième et dernier panneau en lettres encore plus fuyantes, mal éclairées et aussi imprévisibles qu'invraisemblables,
Mais
attention
aux pseudo-mirages
du Monde des images
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Avec le projet Adrien il est clair que les lecteurs ne pouvaient pas disposer de toutes les informations avant de s'introduire dans le dispositif. Ils n'y sont entrés que parce qu'ils s'y sentaient libres. Non contraints. Que veux-tu, c'est toujours pareil avec ce type de protocole, la démarche n'est pas...clean clean....Feng shui Feng shui... mais...
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Ecoute. Ecoute-moi. Peut-être ne sais-tu plus écouter. Ecoute [Je viens de me répéter là. Non ?]. Je te l'ai dit, il faut arrêter de croire que ta vie n'est qu'une fiction voilà quelques chapitres que toi et moi avons quitté les rives inoffensives de la fiction.
p36
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- Quelle nuit ?
- Aucune idée
- Je ne sais pas pour toi, Nerio, mais mois chez lui je ne comprends pas tout.
- Je crois que tu n'es pas le seul. Cela dit "tout" à ce stade ce n'est pas possible. Il faut attendre un peu, le laisser venir...s'épanouir... le laisser prendre ses marques.
- Et qu'est-ce qu'il a voulu dire par "quitter les rives inoffensives de la fiction" ? J'ai parfois du mal à le suivre. Ce gars-là est bizarre ... Non ?
- Patience, Larry, patience.
p45
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