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Critique de RosenDero


Depuis toujours, les Vanir et les Aesir se prêtent au jeu de la guerre. Chaque année, les guerriers s'affrontent jusqu'à la mort dans l'espoir de plaire aux dieux et peut-être, si l'un d'entre eux se montre assez digne, de rencontrer la fille d'Ymir, le géant du gel.

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Hype au maximum pour ce tome, alors à peine sorti je me suis jeté dessus. Et si j'ai été surpris, je n'ai pas été déçu, au contraire.

La fille du géant du gel c'est tout d'abord une très courte nouvelle de R. E. Howard qui place Conan au pays des hommes du Nord et lui fait rencontrer une créature des glaces aux formes divines qui, tentatrice et moqueuse, consciente de sa supériorité et habituée à jouer avec les mortels, séduit le guerrier pour le mener à ses frères, géants du gel, afin d'offrir son coeur à Ymir, leur père. Mais la force du désir de Conan est plus forte que tout, et dans son aveuglement bestial le Cimmérien réussira là où les hommes du Nord échouent depuis toujours. Toutefois, une suspicion s'installe et Conan finira par douter de ses sens et de son expérience mystique...
Dans cette adaptation, Robin Recht a su donner une dimension supplémentaire au récit d'Howard, en ajoutant ce qui pouvait manquer à cette nouvelle de quelques pages. Avec une dimension épique largement plus grisante, une facette mythologique plus développée, et surtout un fil rouge érotique des plus osés mais bien tourné, couplé à un revirement du récit où la proie devient le chasseur et la divinité tentatrice trop sûre d'elle entrevoit son erreur, le tout avec un crescendo superbement bien mené où l'ambiance "joviale" de la traque devient vite grave, nous avons un récit fort en prenant où les dieux et les mortels se défient et s'affrontent.

Côté dessins, jai été époustouflé par les nombreuses double-pages de paysages ou d'actions héroïques, agréablement surpris de retrouver un Conan aux traits classiques (avec ce clin d'oeil au Death dealer de Frazetta), deux bémols toutefois à cause de certaines cases peu claires (le revirement dans le combat contre le Jarl vanir par exemple) et la superposition des battements de coeur de Conan aux dessins sur la fin du tome. Mais ce n'est rien comparé à la qualité graphique du tout.

Petit bémol concernant cette adaptation, j'aurais tout de même apprécié plus de clarté sur l'absence de viol, hein, car là c'est un peu flou flou alors que dans la nouvelle il très clair que Conan ne fait finalement rien, empêché par Ymir...
Il se peut que ce tome fasse débat car on pourrait penser qu'il s'agit de vanter un Conan qui ne cherche finalement qu'à violer la fille du géant du gel, mais il ne faut pas oublier qu'Atali n'est pas humaine, c'est une "sorcière" ou plutôt une déesse, une créature de glace à la peau "plus claire que la neige" (et ça, malheureusement, ça ne transparaît pas dans l'adaptation), qui ensorcelle les guerriers depuis l'aube de temps pour nourrir son père... elle manipule le Cimmérien et lui fait perdre l'esprit. Pour défendre Conan, disons finalement qu'il prendra conscient d'avoir été le jouet des dieux.

Finalement, un très bon tome, peut-être à ne pas mettre entre toutes les mains, ou en tout cas à relativiser. Qui est la proie, qui manipule ou domine qui, qui est le mortel et qui est le divin ... ? ;)
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