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Critique de 5Arabella


Venise, XVIIIe siècle. Ilaria, issue d'un milieu modeste, est confiée par sa mère à l'institution de la Piéta, qui prend en charge les filles abandonnées, en leur donnant une éducation musicale. Francesca, sa mère, rêve de l'entendre chanter, et sacrifie la possibilité de vivre avec sa fille, la connaître. Car les règles de la Piéta sont impitoyables : Ilaria ne pourra revenir dans sa famille qu'une fois par an, à la Noël. La tendresse de sa tante Bianca, qui vit à la Piéta ne pourra que partiellement pallier à l'absence de famille.

Mais Illaria, pour se réchauffer va faire l'expérience de trois grands feux. Celui de la musique tout d'abord : elle va devenir la violoniste fétiche d'Antonio Vivaldi, qui écrit et dirige la musique de la Piéta. L'amitié ensuite, celle de Prudenza, la fille d'une famille illustre, qui vient prendre des cours de musique, et qui permettra à Illaria de faire quelques escapades à l'extérieur de l'institution. Et enfin l'amour de Paolo, le frère de Prudenza.

Léonor de Récondo a choisi un décor somptueux pour son roman, auquel il est difficile de résister. Elle parle bien de la musique, qu'elle pratique elle-même en tant que professionnelle. Elle capte des instants, campe des personnages attachants et authentiques, saisis dans les petites choses de la vie quotidienne. Son écriture, assez économe, est plaisante, avec un rythme, une scansion. Tout cela fait de ce roman une lecture tout à fait recommandable, et j'avoue y avoir pris indéniablement un certain plaisir.

Néanmoins, j'ai trouvé tout cela un peu trop sage, trop lisse, ce qui pour un livre qui parle de passion est un peu paradoxal. Et l'histoire fourmille d'approximations, de choses peu vraisemblables. Il n'y a que peu de surprises dans le récit, assez attendu dans son déroulé. le cadre du récit, la qualité de l'écriture, des beaux passages, descriptions ou évocations, font qu'on passe un moment agréable avec cette lecture, mais sans véritable révélation, surprise, ou émotion intense. Cela donne la sensation de se trouver en terrain connu, déjà exploré. C'est une Venise aux couleurs passées, où on devine des motifs familiers dans les tissus, des tableaux dont les figures noircies par le temps que l'on reconnaît de mémoire, plutôt qu'une explosion de couleurs, de sensations, d'émotion.
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