Sentant sûrement mon désarroi, Jacky grimpe sur le lit et vient me lécher le visage. Je ne peux m’empêcher de rire en secouant la tête pour éviter ses coups de langue.
– Arrête, idiot, tu te lèches les burnes à longueur de journée, gros dégueulasse !
– Jake ! Ça fait plaisir de te revoir ! J’ai essayé de t’appeler, mais je tombe sur ta messagerie.
– Oui, je t’ignore, au cas où tu ne l’aurais pas encore compris.
Bon sang, ce foutu destin est un sacré farceur.
On dit que le temps guérit les blessures. Ce sont des conneries. Il les atténue seulement, mais il ne les efface pas.
– Ce n’est pas la galanterie qui t’étouffe, toi, s’offusque-t-elle.
– Ça, il fallait y penser avant de manifester pour l’égalité homme-femme et réclamer le droit de vote. La galanterie, on ne l’utilise que pour mieux vous attirer dans notre lit, rien de plus.
Je t’aime tellement que s’il y avait un autre verbe encore plus grand qu’aimer, alors je l’utiliserais.
– T’es complètement folle.
– C’est pour ça que tu m’aimes.
Plus butée qu’elle, tu meurs.