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Critique de Khalya


Une adolescente dont la famille a dû quitter leur petite ville à cause de l'intégrisme religieux de la congrégation principale, Grace, arrive dans la ville de Prescott. Dans sa nouvelle chambre, elle trouve des phrases gravées sur le mur qui lui semble être autant d'appel à l'aide. Elle se renseigne auprès de ses nouvelles camarades et apprend qu'une jeune fille nommée Lucy a dû quitter la ville avec ses parents après avoir accusé trois garçons populaires de viol et n'avoir pas été cru.
L'affaire semble avoir été oubliée par tous, d'autant plus que l'attitude agressive des garçons envers les filles parait être la norme dans cette ville. Rosina, une amie de Grace, en veut pour preuve un blog internet : Les vrais mecs de Prescott, qui est une litanie d'attaques contre la population féminine. le blogueur, qui porte le pseudo révélateur de MâleAlpha451 (Enfin, selon leur définition d'Alpha) y détaille ses « conquêtes » ou plutôt ses agressions, ses opinions bien tranchées sur les filles et femmes et enfin ses conseils pour que les jeunes hommes moins bien informés que lui puisse devenir les saloparts parfaits.
Grace décide de se battre contre cette situation. On se doute bien que son combat va faire des émules et que les filles vont, avec plus ou moins de difficultés pour s'entendre, s'allier contre les garçons.
Et même si ce combat semé d'embûches est édifiant et devrait être mené par toutes celles qui sont victimes ou témoins de ce genre de situations, ce n'est pas ce qui m'a le plus marquée dans ce livre.
En premier lieu, j'ai été choquée par la violence des rapports existant entre Rosina et sa mère. Comment devenir une femme épanouie quand on vous serine à longueur de journée que si vous n'êtes pas la boniche de la famille, vous êtes une sous-merde ?
Et puis surtout, j'ai eu de la peine pour les garçons. Oui, ne me lapidez pas ! Je m'explique. Bien sûr, ils semblent avoir la vie parfaite, dénuée de toute conséquence et dédiée uniquement à leur plaisir. Mais ça, c'est à Prescott. Une petite ville qu'ils voudront peut-être quitter un jour pour aller dans des villes comme New York, Boston, Philadelphie… Bref des villes où le chef de la police n'a pas tous les pouvoirs.
Ce que je veux dire, c'est que ces garçons ont toujours vécu ici, dans cette ville qui vit quasiment en autarcie. Il a une scène, dans le restaurant où travaille Rosina, qui est assez édifiante à ce sujet. Quand toutes les figures d'autorité : parents, pasteur, chef de la police, proviseur (qui est une femme, c'est à noter), coach, journalistes, et j'en passe, vous disent, depuis que vous êtes en culottes courtes, que vous avez tous les droits, que l'autre sexe est à votre service, comment voulez-vous développer un respect pour autrui ?
Je ne dis pas que ces garçons ne méritent pas la sanction qui leur pend au nez, je dis juste qu'ils ne devraient pas être les seuls sur le banc des accusés. Parce qu'on les a conditionné à devenir des violeurs en puissance.
Bon après, rien qu'à cause de l'existence du blog, je me suis demandé pourquoi personne n'avait contacté le FBI, puisque les attaques sur internet relèvent de leur compétence, ou pourquoi personne, devant l'attitude du chef de la police de Prescott n'est pas allé voir le sheriff du comté ou la police d'Etat.
Bon, évidement, pendant tout le livre, j'ai enragé contre les garçons, j'aurais aimé qu'ils se prennent une bonne rouste maison pour leur remettre les idées en place ; mais je crois que j'ai encore davantage enragé contre ces adultes, pas seulement inutiles, pas seulement complaisants, mais carrément complices.
Amy Reed n'a pas commis l'erreur de faire du combat de ces filles un truc facile, au contraire. Elles en bavent mais elles ne lâchent rien
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