[...] le complotisme, cette crédulité bêlante qui se prend pour de l'indépendance d'esprit, [...]
Cela ne poserait aucun problème si l'on pouvait classer le complotisme au rayon des lubies inoffensives, aux côte de l'homeopathie et de l'astrologie. Mais la theorie du complot falsifie l'histoire. Elle parasite le fonctionnement de la democratie. Elle dissuade des parents bien portants de vacciner leurs enfants. Elle protege les dicateurs. Elle exonère les criminels. Elle invente des boucs emissaires. Elle dresse des potences. Elle prepare des genocides.
Une très prospère économie du complotisme s'est ainsi mise en place au cours des dernières années. Elle a ses commanditaires, ses laborantins, ses dealers, ses consommateurs occasionnels et ses junkies. Ses idiots utiles et ses imbéciles.
Croire en une theorie du complot, c'est toujours croire en une vaste conspiration du mensonge et du silence. De sorte que le complotisme modifie la definition même du mot "complot", non pas en l'aterant mais en la chargeant d'un surcroit de sens : le complot denonce par les complotistes est un complot permanent - c'est d'ailleurs justement ce qui les rapproche des paranoïaques.
L'imposture complotiste est une opération de falsification du réel menée au nom de la Vérité. C'est une entreprise charlatanesque de subversion de la liberté travestie en projet d'émancipation.
Imbécile : du latin imbecillus, "sans bâton", "sans soutien", "sans béquille", d'où "faible (de corps, d'esprit)" et "sans caractère".