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Critique de Melcleon


On sait d'emblée que Dimitri, le héros de cette histoire, est mort très jeune (à vingt-six ans) dans un accident automobile sans véhicule tiers impliqué et que ce n'était pas lui qui conduisait.
En réalité, si Dimitri est bien, en fin de compte, le pivot du roman, et un alter ego fictif de l'auteur, deux autres personnages (réels, ceux-là) jouent un rôle central : Louis Pouzin, le concepteur du "datagramme", invention qui aurait fait de la France la mère-patrie d'Internet s'il n'y avait eu (second personnage) Ambroise Roux, patron assez folklorique de la Compagnie générale d'électricité et puissant lobbyiste, pour dissuader l'État français, au début de la présidence de Giscard d'Estaing, de poursuivre des recherches selon lui sans avenir et pour se concentrer sur des pistes bien plus prometteuses (et lucratives pour les sociétés dirigées par lui-même) : ainsi est né le Minitel, relégué aujourd'hui aux présentoirs des musées consacrés aux télécommunications...
Par le biais de l'enquête menée par Dimitri (journaliste à l'AFP), Éric Reinhardt se livre à une charge féroce contre ce capitaine d'industrie aux indéniables capacités de persuasion (qu'il attribuait à ses dons médiumniques) qui, avec d'autres technocrates imbus de leur intelligence supérieure, a fait rater à la France le chemin devenu depuis une autoroute dont les péages sont perçus par les Américains.
Indépendamment de ce chassé-croisé entre réalité historique et fiction littéraire, le livre explore aussi, incarnées en Dimitri, les notions de destin, de coïncidences qui n'en sont peut-être pas, de surnaturel ressenti ou fantasmé. Ajoutons, si l'on remonte à la surface de l'écriture, que les dialogues sont remarquables de vérité.
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