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Critique de Nathv


Eric Reinhardt s'inspire de ce qu'il a lui-même vécu avec son épouse pendant qu'il écrivait Cendrillon (dans ma PAL depuis longtemps, ce roman ne va pas tarder en sortir) afin de dresser la trame de son nouveau roman "La chambre des époux".

Tel un récit à tiroirs, une succession de poupées russes ou encore un roman puzzle, Reinhardt n'a de cesse de nous parler des liens qui lient chacun de ses personnages masculins face à la femme de leur vie atteinte d'un cancer (chacune portant un prénom commençant par la lettre M), ainsi que face au personnage féminin commun qui, lui, incarne la vie après la maladie. Les récits s'enchaînent, se croisent et se décroisent au fil des pages (d'ailleurs, d'après moi, il y a une coquille dans le roman... malgré plusieurs lectures du passage, je suis persuadée que l'auteur se trompe de personnage! Une idée de la page à laquelle je fais référence?).

Ce texte est une pépite quant à la souffrance psychologique de l'entourage face à ce crabe qui ronge la personne aimée. Ici, l'on ressent tout le positivisme distillé à la personne malade durant son traitement afin de rebooster la malade, de l'accompagner dans son combat mais l'on comprend également, une fois le patient en rémission, le mari épuisé par cette tension permanente - convaincre la malade et se convaincre soi-même que la vie finira par l'emporter. Cette tension n'est susceptible de connaître, finalement, un dénouement heureux qu'après une période de 5 ans post-traitement (le malade est alors déclaré guéri). Les premiers chapitres m'ont vraiment beaucoup émue, sans nul doute car ils résonnaient véritablement en moi suite au cancer d'une personne très proche.

Ce texte est une ode à l'amour envers et contre tout, pour le meilleur et le pire. Ici, peu importe la maladie, l'amour de l'autre - qu'il soit tendre ou sexuel - transparaît à chaque ligne entre Eric et Margot et/ou Nicolas et Mathilde.

Si je dois chercher et trouver un bémol à formuler dans ce billet, il concerne la deuxième partie du personnage de Marie - il est fortement, et malheureusement, peu crédible.

Comme dans "L'amour et les forêts", j'ai succombé au style et à la forme empruntés par Eric Reinhardt; j'aime ses longues phrases méditatives bien écrites, ses nombreuses références tant littéraires qu'artistiques. J'ai pris en mains ce roman et ne l'ai déposé qu'à la fin de ses 174 pages, regrettant qu'il se termine déjà.

J'ai adoré cet Eric Reinhardt qui se transforme, le temps d'un livre, en Dephine de Vigan brouillant les pistes, semant une histoire dans une ou plusieurs histoires, le lecteur ne sachant plus vraiment ce qui est réalité et ce qui est fiction - pourtant la couverture mentionne clairement "roman" et la dédicace ne fera que vous le confirmer.

Un vrai coup de coeur de cette rentrée littéraire!

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